Située au nord de la Sibérie et considérée comme le berceau des glaces de l’océan Arctique, la mer de Laptev n’a toujours pas commencé à geler, une première à cette période de l’année.
‘L’absence de gel jusqu’à présent cet automne est sans précédent dans la région de l’Arctique sibérien’, explique Zachary Labe, chercheur à l’Université d’État du Colorado, au Guardian. Selon le quotidien britannique, le phénomène serait dû à une hausse des températures des eaux de la région, qui ont dépassé de 5°C les moyennes saisonnières, à cause d’une atmosphère plus chaude et de courants atlantiques plus doux.
Zachary Labe ajoute toutefois que cela correspond à l’impact attendu à cause du changement climatique provoqué par l’activité humaine. ‘2020 est une nouvelle année en droite ligne avec un Arctique en pleine mutation. Sans une réduction systématique des gaz à effet de serre, la probabilité de connaître un premier été « sans glace » continuera à augmenter d’ici au milieu du 21e siècle’, ajoute encore Zachary Labe.
Cercle vicieux
À l’image d’un cercle vicieux, un gel tardif risque d’engendrer une calotte glaciaire plus fine, qui sera moins à même de renvoyer la chaleur du soleil vers l’espace… Ce qui ne fera qu’accélérer sa fonte.
Par ailleurs, si les glaces qui se forment en mer de Laptev sont trop fragiles, elles risquent de se désagréger avant d’atteindre le détroit de Fram, au Groenland, où elles sont supposées poursuivre leur cycle de glaciation.
Et cerise sur le gâteau, moins de glace en provenance de la mer de Laptev signifie moins de nutriments libérés pour alimenter le plancton arctique lorsque celle-ci se met à fondre au printemps. Or, le plancton absorbe le CO2 de l’atmosphère. Moins de ces micro-organismes signifie donc plus de dioxyde de carbone dans l’air… Ce qui contribue au réchauffement climatique.