Pour limiter la diffusion d’images terroristes, Facebook se bouge enfin et restreint les « Facebook lives »

Deux mois jour pour jour après les terribles attentats de Christchurch en Nouvelle-Zélande, Facebook a enfin réagi. Le réseau social promet des restrictions de la fonctionnalité très prisée du « Facebook live » pour les personnes ayant enfreint les règles de modération. Un premier pas vers des règles plus strictes? Tout cela sera discuté lors de « l’appel de Christchurch », une sorte de sommet contre les violences en ligne organisé à Paris. 

Le 15 mars dernier, un homme faisait un massacre dans deux mosquées de Nouvelle-Zélande. Il poussait alors l’horreur jusqu’au bout en diffusant sa boucherie en direct sur Facebook. Torrent de critiques pour le réseau social qui a mis bien trop longtemps avant d’arrêter la diffusion et d’éradiquer toutes les copies qui circulaient sur la toile.

Alors Mark Zuckerberg et tous ses employés ont réfléchi à un moyen pour éviter qu’un tel fiasco ne se reproduise. Ce mercredi, l’entreprise a publié un communiqué contenant plusieurs mesures pour enrayer ce phénomène. Premièrement, les Facebook Live seront bientôt interdits à toute personne qui aurait enfreint les « politiques les plus sensibles » du réseau social. Cependant, on ne précise à aucun moment quelles sont ces politiques sensibles.

Le réseau social donne tout de même un exemple: « Par exemple, quelqu’un qui partage un lien vers un communiqué d’un groupe terroriste sans élément de contexte se verra immédiatement interdire l’utilisation de “Facebook Live” pour une période déterminée. » On parle ici d’une interdiction d’environ 30 jours. Une mesure qui peut paraître insuffisante, car il suffirait de se tenir à carreau pour pouvoir ensuite diffuser ce que l’on veut à sa guise.

Et les copies?

Comme on le disait, les copies de ce genre de live Facebook sont aussi difficiles à gérer. Dans le cas de Christchurch, Facebook a dû supprimer 1,5 millions de copies en seulement 24h dont des versions modifiées qui rendent plus difficile leur détection sur le réseau. Alors, Facebook va investir dans la recherche pour développer des technologies qui leur permettront de détecter plus facilement ces copies modifiées. Pour y arriver, Facebook va débloquer pas moins de 6,7 millions d’euros.

Ce sera aussi l’occasion de lutter contre « les contenus manipulés » ou « Deepfake ». C’est un concept sournois où des vidéos sont modifiées en remplaçant, par exemple, les visages des personnes pour donner un tout autre sens aux images.

Sommet parisien

À ce propos, ce mercredi à Paris est organisé « l’appel de Christchurch » sous l’impulsion du président français Emmanuel Macron et la Première ministre néo-zélandaise Jacinda Ardern. Le but de ce sommet? Lutter contre la diffusion de violences en ligne. Pour ce faire, l’Élysée va rassembler des chefs d’État et de gouvernement comme par exemple Theresa May mais aussi des géants du web comme Google, Twitter et bien sûr Facebook.

Ensemble, ils vont tenter de trouver des solutions pour éviter que de nouvelles attaques terroristes ne deviennent virales, une sorte de nouvelle forme du terrorisme. Selon Jacinda Ardern, « il faut apporter une réponse mondiale à un réseau mondial ». Alors, 180 responsables du monde numérique ainsi qu’une vingtaine de dirigeants vont travailler ensemble pour « donner des axes de travail pour l’avenir notamment en termes de réactivité aux incidents, et de collaboration entre les différents acteurs, plateformes, États et société civile ».

D’ailleurs, la France a déjà préparé une loi obligeant les réseaux sociaux à supprimer des contenus signalés et ce en moins de 24h sous peine de lourdes amendes. L’Hexagone espère ainsi donner l’exemple pour que ce genre de mesures s’étende à l’Europe entière. Mark Zuckerberg ne serait pas contre, lui qui a affirmé sa volonté de voir l’intervention des pouvoirs publics dans la régulation des grandes plateformes Internet.

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