Plus aucun véhicule diesel à Bruxelles en 2030? Le projet est sur la table mais il ne plaît pas à tout le monde

Bruxelles veut aller plus loin que les zones de basses émissions (LEZ). C’est en tout cas la volonté de la ministre de l’Environnement Céline Frémault (cdH), qui veut interdire les véhicules diesel voire même à essence pour 2030. À moins d’un an des élections, cette proposition qui est au stade de note est appréciée diversement. Parce qu’elle sera difficile à mettre en place d’ici là. Mais il s’agit d’un autre signal clair en défaveur du diesel.

Bruxelles et le diesel, bientôt de l’histoire ancienne? Les signes s’accumulent. Comme d’autres grandes villes d’Europe, notre capitale veut se donner un peu d’air. Notamment via la création de zones de basses émissions (LEZ) qui depuis le 1er janvier interdit l’accès aux véhicules diesel les plus anciens (Euro 0 et 1), jusqu’en 2025 pour les normes Euro 6. Bruxelles sera imitée par la Wallonie mais à partir de 2020.

Via une nouvelle fiscalité, Bruxelles entend aussi mettre des bâtons dans les roues du diesel. Il pourrait être taxé six fois plus que l’essence, un autre signal fort.

C’est dans ce contexte qu’arrive la proposition de la ministre bruxelloise de l’Environnement Céline Frémault. Enfin, il s’agit pour l’heure d’une note, elle devrait la présenter ce jeudi au gouvernement. Son but: tout simplement interdire le diesel pour 2030 dans la capitale.

Précipité

Mais certains de ses collègues jugent l’initiative précipitée. Car il peut y avoir un changement de majorité aux prochaines élections de mai 2018. Ensuite parce que les zones de basses émissions ne sont pas encore tout à fait mises en place. Chaque chose en son temps: les LEZ ne seront contraignantes qu’à partir du mois d’octobre, après une période de tolérance de six mois.

Et puis Bruxelles étant ce qu’elle est – une lasagne institutionnelle – difficile d’envisager une proposition ferme d’ici mai 2019. Il faudra avant cela mettre tout le monde d’accord.

Pour rappel, fin 2017, une centaine de médecins ont mis en garde nos autorités contre la détérioration dal qualité de l’air dans nos villes, notamment à cause du diesel. Elle serait responsable de 11.000 morts prématurées dans notre pays.

Reste que pour la Febiac, « le diesel n’est pas mort ». La Fédération belge de l’automobile et du cycle a récemment rappelé que le diesel « contribue à la décarbonisation », en tout cas plus que le moteur à essence. Il rejette peu de CO2, ce qui n’est pas le cas des particules fines. Longtemps subsidié en Belgique, le diesel est tombé en désuétude, le scandale du dieselgate étant passé par là.

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