Nouvelle menace sur les îles du Pacifique: 80% des espèces sous-marines pourraient disparaître 

La température de l’océan Pacifique devrait augmenter de 3 degrés Celsius d’ici 2100. Ce réchauffement de l’eau risque de détruire l’habitat de toute une faune et une flore sous marine. Jusqu’à 80% des espèces sous-marines pourraient disparaître.

Ce chiffre alarmant provient d’une étude réalisée par le Nippon Foundation-Nereus Program et publiée dans la revue scientifique Marine Policy. Les chercheurs ont observé 17 îles de l’océan Pacifique et leur constat est plus que préoccupant. Si rien n’est fait pour lutter contre le réchauffement climatique, voici ce qui devrait arriver en 2100.

La température de l’océan devrait avoir augmentée d’au moins 3 degrés Celsius. Ce qui aura entraîné une baisse de l’oxygène présent dans l’eau et une augmentation de l’acidité. La production de plancton, qui constitue la base des réseaux trophiques océaniques, devrait alors diminuer. Résultat: jusqu’à 80% des espèces marines pourraient disparaître dans certaines régions.

« Nous avons constaté que l’extinction locale des espèces marines touchera 50% de la biodiversité actuelle dans de nombreuses régions et arrivera parfois jusqu’à 80%. » déclare dans un communiqué de presse Rebecca Asch, auteure principale de l’étude et assistante au département de biologie de l’East Carolina University.

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Conséquences humaines…

Cette information est clairement inquiétante pour tous ceux qui sont sensibles à la cause animale ou ceux qui attachent de l’importance à la pérennisation de la biodiversité. Mais elle est aussi tragique pour les habitants des îles sur lesquelles planent ce risque.

Dans les régions du Pacifique, le poisson constitue une part très importante de l’alimentation. Dans les îles du Pacifique sud, « la consommation moyenne de poisson est d’environ 50 kg par personne et par an, mais elle peut atteindre 250 kg dans certains atolls », écrit la FAO, l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture.

… et financières

Du coup, c’est l’industrie de la pêche, la pêche artisanale, la pêche de subsistance et le tourisme qui en prendrait un gros coup. Les licences de thon vendues à d’autres pays représentent jusqu’à 60% des recettes fiscales pour certains pays et territoires. Les voyages et le tourisme, qui doivent leur existence en partie à ces poissons uniques, représentent de 12 à 13% du PIB en Océanie.

L’étude de la Nippon-Fondation résonne comme un immense appel au secours de la part des pays aux premières loges pour observer les conséquences du réchauffement climatique. Elle explique que la situation est catastrophique mais elle rappelle que tout n’est pas perdu: si les pays du monde entier se mobilisent, les extinctions massives pourraient encore être (en partie) évitées.

« Ces changements dans les conditions océaniques ne sont pas inévitables, mais dépendent des actions immédiates de tous les pays pour concrétiser leur engagement à limiter les émissions de gaz à effet de serre comme discuté à la COP23 à Bonn, en Allemagne cette semaine », écrit écrit William Cheung, du Nereus Director of Science, et co-auteur de l’étude. Il faut donc espérer que parmi les représentants des 200 pays présents à la COP23, certains aient été sensibles à cette problématique.

La lutte contre le réchauffement climatique, ce n’est pas gagné

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