À Meerhout, la louve Naya a tué deux moutons le week-end dernier. Un troisième a été blessé. Naya est une louve allemande qui est arrivée via les Pays-Bas et qui rôde depuis Noël. Mais nous n’avons pas vraiment de plan contre les loups dans notre pays. Si la bête tue du bétail, l’agriculteur reçoit une compensation et c’est tout. Mais nous ferions peut-être bien de mettre un plan en place. Sinon nous allons être confrontés à beaucoup de problèmes et des agriculteurs frustrés.
Pour la première fois en cent ans, un loup a été vu en Flandre. C’était un loup allemand, qui est arrivé en Belgique via les Pays-Bas aux alentours de Noël. Le loup a un collier qui émet des signaux et qui a été placé par des biologistes allemands. Les scientifiques ont donc pu retracer son parcours. Il (ou plutôt elle) a passé les derniers jours dans les environs de Beringen. Son nom est Naya.
La Belgique était le dernier pays de l’Europe continentale qui n’avait pas été récemment visité par les loups. En 2011, il y avait des traces d’un loup à Gedinne, dans les Ardennes belges, mais cela n’a jamais été officiellement confirmé par une enquête ADN.
23 morts en 20 ans
Malgré la réputation qu’ils ont, les loups ne sont pas vraiment dangereux pour les gens. Au cours des 20 dernières années, il y a eu 23 cas de personnes tuées par des loups dans le monde. Vingt de ces victimes se trouvaient en Asie (principalement en Russie et en Afghanistan), deux en Amérique du Nord et une en Europe (Suède).
Ça ne veut pas dire qu’il n’y a pas de problème. Au contraire. Partout où que l’espèce a été réintroduite ou placée sous protection au cours des dernières décennies, les problèmes sont apparus. Il y a deux problèmes principaux: les loups attaquent le bétail et les animaux de compagnie, surtout les chiens.
Aux États-Unis, par exemple, et surtout aux environs de Yellowstone, où les loups canadiens ont été réintroduits en 1995, les fermiers prétendent qu’ils massacrent leurs vaches et leurs veaux.
Ça va vite
En Europe occidentale, ce sont principalement les éleveurs de moutons qui en ont marre des loups. En Scandinavie, les propriétaires de troupeaux de rennes se plaignent. En Inde, ce sont les éleveurs de chèvres et en Mongolie, les éleveurs de chevaux.
Et il n’y a pas besoin de beaucoup de loups pour semer la pagaille, aux Pays-Bas il y a des loups qui viennent d’Allemagne et qui passent la frontière. En septembre, un loup a mordu deux moutons à Groningen et, en octobre, un loup a été aperçu dans le Veluwe. Dans les environs de Luttenberg, dans l’Overijssel, durant les dernières semaines de décembre des moutons morts avec morsures ont été trouvés.
60 meutes
Aux Pays-Bas, il y a parfois des loups, mais en Allemagne, l’animal est bel et bien de retour.
C’est en 2000 qu’un couple de loups a traversé la frontière avec la Pologne et depuis lors, leur nombre augmente régulièrement. Les chiffres, issus entre autre du service de protection de la nature allemand, montrent qu’il y a en maintenant 60 meutes qui vivent dans la nature, soit treize de plus que l’année dernière.
Il y a environ 150 animaux adultes. Si on compte également les petits (qui meurent souvent jeunes), on arrive à 650 animaux au total. La plupart des loups se trouvent à Brandebourg et Saxe, mais on les trouve maintenant en Bavière, en Basse-Saxe et dans la Rhénanie-du-Nord-Westphalie, à la frontière de notre pays.
Plan contre les loups
Le land de Brandebourg a maintenant adopté un plan contres les loups. Il prévoit que les bergers peuvent recevoir des subventions pour des chiens de garde et d’autres mesures comme la mise en place de clôtures. Il stipule également que les loups qui posent problème peuvent être tués.
Qu’est-ce qu’un loup qui pose problème et quand tirer? Le loup doit avoir attaqué un troupeau deux fois et si le troupeau qu’il a attaqué était protégé par des chiens et des clôtures, l’animal peut être tué. Le loup reste une espèce animale protégée en Allemagne.
Mesures de protection
Selon les services de protection de la nature allemands, des mesures de protection doivent être implémentées. Avec les clôtures et les chiens, les loups apprennent que les moutons ne sont pas des proies faciles. Le gouvernement estime donc qu’il devrait y avoir suffisamment de subventions pour financer ces mesures et indemniser les agriculteurs touchés.
L’association de protection de la nature Landschap appelle l’attaque de la louve Naya à Meerhout « une première regrettable mais prévisible ». Elle a eu lieu dans la nuit de vendredi à samedi. Le fermier affecté a averti le « Meldpunt Wolven » dans la matinée et Landschap a immédiatement envoyé un volontaire sur place et a informé les autorités impliquées. L’organisation souligne que le gouvernement indemnisera l’agriculteur. « Ce n’est que de cette manière qu’une large base sociale peut être développée pour la coexistence entre les loups et les hommes ».