Netflix pourra à nouveau concourir aux Oscars, mais est toujours exclu de Cannes

Après moultes controverses impliquant des questions de diffusion en salle et de techniques de production, l’académie des oscars a tranché : les plateformes de SVOD sont toujours les bienvenues durant la cérémonie, à quelques conditions. 

Le débat avait déchiré les cinéphiles : en quoi un film a-t-il sa place aux Oscars ? Et surtout, les longs-métrages de Netflix remplissent-ils les critères du « vrai cinéma » ? Alors que des grands noms tels que les Frères Coen, Martin Scorcese, Brie Larson ou encore Alfonso Cuaron se mettent à réaliser des films pour ce qui n’était qu’une plateforme de location à l’origine, le débat ne semble plus avoir de sens. C’est en tout cas ce que semble penser l’académie des Oscars, qui après réflexion a décidé d’autoriser Netflix à concourir, à condition d’inclure sept jours de diffusion en salle avant la cérémonie.

Pourtant, il s’en est fallu de peu pour que ta source de bingewatching préférée ne soit éclipsée des remises de prix prestigieuses. La question de la légitimité de ce qui est aujourd’hui une boite de production internationale, encore plus qu’un simple distributeur, a longtemps fait hésiter les autorités du grand écran. Certains sont d’ailleurs revenu à un refus catégorique.

Cannes maintient son refus

Sous couvert de protection des salles de cinéma, le festival de Cannes fait partie de ceux qui ferment leur porte aux plateformes de SVOD, et ce malgré avoir sélectionné deux films Netflix (Okja et The Meyerowitz Stories) en 2017. Un retour en arrière qui a su faire parler de lui, notamment dans une communauté de cinéphiles qui déplore un certain manque d’ouverture d’esprit et la rudesse de la chronologie des médias, système en vigueur en France. En effet, la législation veut qu’un film diffusé en salle ne peut être disponible à la demande que 28 mois après sa sortie. Une mesure bien sûr impossible à appliquer pour Netflix, et impossible de concourir sans être diffusé en salles. Un bon cercle vicieux.

Cependant, tout n’est pas joué, et c’est Thierry Frémaux, délégué général du festival de Cannes qui le dit. Si Netflix n’est pas du cinéma, il n’est pas non plus à exclure. Il y a quelque jours, il racontait au Monde son point de vue : « La question de Netflix pose à l’échelle planétaire des questions qu’on se posait à une époque au sujet de la télévision. Il fut un temps où les films de télévision ne postulaient pas à Cannes. « 

Alors, difficile de savoir si, oui ou non, Netflix aura un jour sa place sur (tous) les tapis rouges. En attendant, on se retrouve en 2020 pour les Oscars.

IAN LANGSDON
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