Mark Zuckerberg, le papa de Facebook, a publié hier soir un nouvel énoncé de mission pour son réseau social. Il aborde une série de domaines: l’information, la polarisation du monde, le sentiment croissant d’anti-mondialisation, les fake news, le vote et même l’engagement civique et politique. Cela ressemble étrangement à un manifeste politique.
6.500 mots. Le patron de de Facebook, Mark Zuckerberg était bien inspiré hier soir! Il a publié sur sa page Facebook une longue note intitulée « Building Global Community » (ou « Construire la Communauté Globale ») pour réaffirmer les missions du réseau social. Dans celle-ci, il décrit les défis auxquels le monde est confronté et les mesures que la communauté Facebook peut prendre pour y remédier.
Il aborde toute une série de thèmes: l’information, la polarisation du monde, le changement climatique, le terrorisme, le vote électoral… Il explique qu’il a un plan – même s’il est encore vague – pour construire un avenir meilleur. Même s’il prétend ne pas vouloir se présenter à la présidence américaine, celle ressemble étrangement à un discours électoral…
Sa lettre est divisée en cinq sections intitulées: 1. « Supportive Communities » (« Communautés soutenues »), 2. « Safe Community » (« Communauté sûre »), 3. « Informed Community » (« Communauté informée »), 4. « Civically Engaged Community » (« Communauté civiquement engagée »), 5. « Inclusive Community » (« Communauté inclusive »). C’est ainsi que Zuckerberg voit les choses pour le futur de Facebook: une communauté qui se soutient, se maintient en sécurité, s’informe, se pousse à s’engager civiquement et inclut tout le monde.
Fake news et sécurité
Sa principale préoccupation: l’information. Il a consacré environ 1.000 mots à parler de la diffusion des news sur Facebook: des « fausses informations » aux titres sensationnels qui donnent envie de cliquer. Tout cela conduit, pour lui, à une polarisation du monde. Il s’engage donc à soutenir davantage l’industrie des nouvelles pour analyser plus les informations. Il explique: « Si cela continue, si nous perdons la compréhension commune, même si nous avons éliminé toute désinformation, les gens finiront par accentuer certains ensembles de faits qui correspondent seulement à leurs opinions polarisées. C’est pourquoi je suis si préoccupé par le sensationnalisme dans les médias. »
Zuckerberg aborde également les thèmes de la sécurité et du terrorisme. Il promet qu’à l’avenir Facebook déploiera un système d’intelligence artificielle pour faire encore plus dans ces domaines. « Nous sommes en train d’explorer différentes manières d’utiliser l’intelligence artificielle pour faire la différence entre les nouvelles sur le terrorisme et la propagande terroriste, afin que nous puissions rapidement supprimer quiconque qui tente d’utiliser notre service pour recruter pour une organisation terroriste », écrit-il.
« Construire l’infrastructure sociale »
Après la connexion technologique, Zuckerberg veut passer à l’étape supérieure: la connexion sociale. Dans sa lettre, il mentionne 14 fois le terme « infrastructure sociale ». Il veut donner aux gens la possibilité de partager plus et de rendre le monde plus connecté. Il écrit: « Le progrès exige maintenant que l’humanité ne se regroupe pas seulement en villes ou en nations, mais aussi en tant que communauté mondiale (…) Facebook est synonyme de rapprochement et de construction d’une communauté mondiale ».
Son projet de connecter socialement les gens est déjà en marche, mais il est encore loin d’être parfait. Il déplore: « Lorsque nous avons commencé, cette idée n’était pas remise en question. Pourtant, à travers le monde, il y a des gens délaissés par la mondialisation et des mouvements de retrait de cette connexion mondiale. »
Voter
Dans sa dernière section « communauté civiquement engagée », Zuckerberg cherche une solution pour amener plus de gens à s’engager dans la vie de la société et à participer à la prise de décision collective. Pour cela, Facebook développera davantage d’outils pour rappeler aux gens de s’inscrire et d’aller voter, de communiquer plus avec les représentants locaux et d’organiser des manifestations, comme la Marche des Femmes, qui a justement pris vie grâce à un événement Facebook.
Tu le constates donc, Mark Zuckerberg semble de plus en plus socialement, voire politiquement, engagé…