Londres et Washington accusent la Russie d’avoir hacké des millions d’appareils connectés dans une « cyberattaque malveillante »

L’heure est grave pour le cyberspace américain et britannique. Des hackers russes pourraient avoir piraté des millions d’appareils connectés au sein des gouvernements, des administrations, des fournisseurs de service internet et même certains domiciles. Une attaque qui survient quelques jours après les frappes en Syrie par les Etats-Unis le Royaume-Uni et la France. 

Les Etats-Unis et la Grande-Bretagne haussent le ton face à la Russie, l’un des Etats les plus offensifs sur sur Internet. Les autorités britanniques et américaines accusent en fait Moscou d’être à l’origine d’une cyberattaque de plusieurs appareils connectés. Lundi soir, ils ont émis une alerte conjointe concernant cette large vague de piratage, dénonçant « une cyberactivité malveillante ».

« Les cibles de cette cyberactivité malveillante sont principalement les gouvernements et les organisations du secteur privé, les fournisseurs d’infrastructures cruciales et les fournisseurs d’accès à internet », ont annoncé dans un communiqué conjoint le National Cyber Security Center britannique et, côté américain, le FBI (police fédérale) et le Département de la sécurité intérieure. Ces appareils connectés possèdent, dans la plupart des cas, des données cruciales aux entreprises ou administrations. Dans un document appelé Alert TA18-106A , il est détaillé comment les Russes auraient réalisé cette cyberattaque.

Accès à des données cruciales

En prenant le contrôle de tels matériels, les hackers peuvent avoir accès aux données qui y transitent et dans certains cas, ils pourraient même les modifier ou les interrompre. Cela leur permettraient également de préparer des futures attaques de plus grande ampleur. Si pour l’instant les autorités n’ont pas donné le nombre exactes d’appareils touchés par cette attaque, Ciaran Martin, le directeur général du National Cyber Security Centre (NCSC), avance toutefois qu’il y aurait « des millions d’appareils ciblés à l’échelle mondiale ». Le but de ces attaques serait selon lui « l’espionnage, le vol de la propriété intellectuelle » qui pourraient « être utilisés pour être utilisés en période de tension. », explique-t-il à The Independent.

Une alerte conjointe

Et si la Russie est pointé du doigt dans cette affaire, c’est pour une simple et bonne raison: les pirates informatiques seraient en fait pilotés et financés par la Russie. Récemment, Washington et Londres avaient déjà accusé la Russie d’être derrière NotPetya, un virus destructeur qui s’est d’abord étendu en Ukraine avant de démanteler les entreprises au niveau mondial et qui a causé plus d’un milliard d’euros de dégâts. C’est la première fois que les services britanniques et américains mettent conjointement en garde contre une menace Internet et donnent des conseils sur la façon d’agir.

La publication de ce communiqué survient dans un climat tendu entre ces deux pays et la Russie. Les Etats-Unis, avec la France et le Royaume-Uni, ont mené dans la nuit de vendredi à samedi, des frappes en Syrie, en réponse à l’attaque chimique présumée menée par le régime de Bachar Al-Assad à Douma. Faut-il maintenant craindre une cyberattaque du genre en France?

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