Les États-Unis en 2017, ça fait peur: la loi anti-discrimination pourrait ne plus s’appliquer aux gays

Le « Civil Rights Act », aussi appelé « Anti-Discrimination Act » de 1964, a marqué un tournant dans la législation américaine. Cette loi stipule que toute discrimination basée sur la race, la couleur, la religion, le sexe ou l’origine est interdite. Mais le département de la Justice américain vient d’indiquer dans une lettre que l’homosexualité n’était plus couverte par cette loi. 

Y a pas à dire, ils ont le sens du timing: quelques heures après que Donald Trump a annoncé que les personnes transgenres ne pouvaient plus intégrer l’armée, le Département de la Justice américaine en remet une couche: l’institution est intervenue dans une affaire en cours en remettant en cause la loi de protection contre les discriminations.

Le ministère a écrit une lettre à une cour fédérale de New York qui dit que la loi anti-discrimination de 1964 ne s’applique pas à des employés virés à cause de leur orientation sexuelle. Cela contredit en tout point la politique de l' »Equal Opportunies Commission », pour laquelle le président Obama a précisé que la discrimination basée sur l’orientation sexuelle était interdite.

« Interprétation »

Cette commission a d’ailleurs envoyé une lettre à la cour pour la même affaire. Celle-ci défend la loi de 1964 et assure qu’elle s’applique aux travailleurs homosexuels. Le ministère de la Justice a précisé dans la foulée que la commission « ne parlait pas au nom des États-Unis ».

En fait, tout est une question d’interprétation du Civil Rights Act. Dans l’affaire concernée, le juge a assuré que l’homosexualité ne tombait pas sous le coup de la loi. La défense a maintenant fait appel.

Du coup, des associations LGBT se sont emparées de l’affaire et ont décidé de protester contre cette lettre qui contredit les politiques précédentes ainsi que la jurisprudence en la matière. Ils accusent Trump et son gouvernement de promouvoir la discrimination.

Viagra

Difficile aussi de savoir quelle mouche a piqué Donad Trump cette semaine. En début de semaine, il a fait savoir qu’il ne voulait plus des personnes transgenres dans les nouvelles recrues de l’armée américaine. L’ancien président Obama venait pourtant à peine de permettre leur entrée chez les GI. Selon Trump, cette politique d’ouverture doit prendre fin car le coût médical des transgenres serait trop élevé.

Mais le ministère de la Défense a justement enquêté sur les coûts des personnes transgenres au sein de l’armée, et il est relativement bas: entre 2,5 et 8 millions de dollars. Le total des coûts en matière de santé au sein de l’armée est de 6 milliards. Pour comparer: l’armée américaine dépense 41 millions de dollars pour du viagra chaque année.

Depuis cette loi de Barack Obama qui pousse à d’abord regarder les qualités de l’aspirant-soldat plutôt que son orientation sexuelle, des milliers de soldats ont fait leur coming out, dont beaucoup de transgenres.

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