Les antidépresseurs et contraceptifs qui traînent dans nos eaux usées menacent la survie des poissons

Les déchets de médicaments se baladant dans nos eaux usées ont un impact sur la santé des populations des poissons. Cette conclusion est issue d’un rapport de scientifiques de la McMaster University. 

Les composants chimiques des produits pharmaceutiques et d’autres matières contaminantes dans les eaux usées arrivent directement dans la chaîne alimentaire et sont notamment stockés dans le corps des poissons.

Selon les chercheurs, les poissons doivent fournir des efforts plus importants pour éliminer ces éléments toxiques. Cela demande un surcroît d’énergie normalement dévolue à d’autres fonctions vitales, explique Newswise.

Les poissons perdent leur énergie

« Il s’agit d’une menace supplémentaire pour les chances de survie des poissons », souligne le chercheur Graham Scott, professeur de biologie auprès de la McMaster University de Hamilton au Canada. L’étude a montré que les poissons qui vivent en aval d’une station d’épuration des eaux doivent déployer 30% d’énergie en plus pour survivre à cause de l’ingestion de substances toxiques.

Selon Scott, un tel niveau correspondrait chez l’homme à l’énergie nécessaire pour faire une promenade de plusieurs heures.

« En utilisant de précieuses ressources métaboliques pour décontaminer son propre corps, un poisson dispose de moins d’énergie pour se déplacer, pour échapper aux prédateurs et pour attraper des proies », explique Scott. En outre, un manque d’énergie met également en péril la reproduction des poissons. Selon le scientifique, la contamination menace par conséquent le perpétuation de l’espèce.

Une nouvelle technologie du traitement des eaux usées est nécessaire

Ce phénomène peut, selon Scott, avoir un nombre de conséquences invisibles. Beaucoup d’études sur la pollution de l’environnement visent principalement les grands problèmes qui menacent la nature et les animaux. Le biologiste pense qu’il faudrait accorder plus d’attention à des problèmes peut-être moins évidents, mais qui n’en ont pas moins des effets importants.

Les résultats de l’étude suggèrent qu’une nouvelle technologie de traitement des eaux est nécessaire pour protéger les poissons contre les menaces modernes.

« Une installation d’épuration est parfaite pour éliminer la pollution industrielle et domestique, mais les résidus pharmaceutiques constituent un problème supplémentaire », ajoute-t-il. « Les installations ne sont pas conçues pour capter les polluants modernes tels que les antidépresseurs, les contraceptifs et les bêtabloquants. »

Dans le bassin des Grands Lacs au Canada et aux États-Unis, plus de 1.400 centrales travaillent au traitement des eaux usées. Ces installations traitent quotidiennement 18 milliards de litres d’eau qui sont ensuite rejetés dans les lacs.

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