Le prix du sucre, du café, du jus d’orange, a beaucoup grimpé depuis juin. Ils étaient déjà 20% plus haut qu’au début de l’année. Le prix du sucre a augmenté lui-même de 38%. Cela est dû au fait que les pays où ils sont produits ont été frappés par une météo plutôt extrême. Et nous ne serions qu’au début de nos peines: si le changement climatique ne connaît pas de halte, la surface de culture du café va encore diminuer de moitié d’ici 2050.
Le Brésil, surtout, a été frappé par une météo « anormale ». À un endroit, les sécheresses étaient extrêmes, à d’autres il a beaucoup trop plu. Du coup, les cultures ont foiré. Par exemple, suite à une sécheresse prolongée dans la région de Estpirito Santo et Bahia, le prix de la tonne de café a augmenté quasi d’un tiers à l’ICE Exchange londonien.
Aussi, les spéculations ont beau jeu puisque les gens s’en font au sujet de la prochaine récolte. Les réserves d’eau sont vides, or il faut de l’eau pour faire fleurir les plants de café.
Jus d’orange
Le Brésil n’est pas seulement un grand producteur de café. 80% du jus d’orange du monde vient de ce pays. Plus de la moitié de tout cela atterrit en Europe. Le Brésil produit aussi trois fois plus de sucre que n’importe quel pays au monde.
Le prix du concentré de jus d’orange a aussi augmenté de 21%. On a cueilli 20% d’oranges en moins à cause du climat si spécial. En Floride aussi, un autre grand producteur, la récolte a baissé de 25% cette année. Là, le problème, c’est la pluie: à cause d’elle, en plus, les oranges qui peuvent encore être récoltées ont un niveau de sucre beaucoup trop bas. Or, il en faut une certaine dose pour pouvoir avoir du concentré.
Le sort du café
Le changement climatique a un impact sur toutes sortes d’autres pays producteurs de café, dans la zone qu’on appelle « la ceinture du café », autour de l’Équateur: des températures plus élevés et des chutes de pluie amènent plus de maladies et de problèmes qui affectent, à leur tour, la récolte et sa qualité. Cela devrait devenir encore plus marqué dans les années à venir, comme l’explique ce rapport « A Brewing Storm ». En 2050, la surface agricole qui est encore disponible pour la culture du café devrait diminuer de moitié, avec toutes les conséquences que cela pourrait entraîner pour la récolte, son prix et sa qualité. La production devra se déplacer plus loin de l’Équateur et risquera alors d’entrer en concurrence avec d’autres usages du territoire, dont la protection de la nature.
Or la demande mondiale pour le café a triplé ces 40 dernières années. Et la consommation grimpe de 5% par an. 80 à 90% de sa production est encore entre les mains de 25 millions de petits producteurs qui sont d’autant plus sensibles aux effets du changement climatique. En plus, le café sauvage (Coffea), la plante d’où sont extraits toutes les variétés de café comme l’arabica et le robusta, devrait mourir d’ici 2080. Or, c’est une source génétique importante pour les planteurs de café.