Si on ne peut rien faire contre le changement climatique, alors pourquoi avoir des spécialistes du climat pour réfléchir à cette question? Pour l’Australie, ça ne sert pas à grand chose. Près de 350 employés du Commonwealth Scientific and Industrial Research Organisation vont du coup être virés. Parmi eux on trouve 100 scientifiques.
Le gouvernement préfère utiliser l’argent pour réfléchir à comment s’adapter au réchauffement climatique et atténuer ses effets, plutôt que de chercher comment le stopper. La méthode peut paraître violente. C’est la réponse trouvée par le gouvernement australien à la question: « Comment vivre avec le réchauffement climatique? ».
C’était à la base une rumeur, mais elle a été confirmée. Tous les employés du Commonwealth Scientific and Industrial Research Organisation (CSIRO) ont reçu un mail pour les prévenir que des emplois allaient être supprimés dans les années à venir. Cette nouvelle a provoqué un tollé dans le pays.
Cruelle ironie
Larry Marshall, patron du CSIRO, a été obligé de publier un communiqué pour justifier cette décision. « Le nombre d’employés du CSIRO devrait être inchangé d’ici deux ans, mais jusqu’à 350 personnes risquent de perdre leurs postes parce que nous changeons notre programme de travail », a-t-il avoué. « Personne ne dit que le réchauffement climatique n’est pas important, mais réfléchir à la santé, à l’éducation, à l’industrie durable et la prospérité de la nation n’est pas moins important. »
C’est une cruelle ironie. Depuis plusieurs années, les climato-sceptiques contestent l’existence du réchauffement climatique. Les scientifiques, eux, travaillent pour le prouver et faire ainsi réagir les politiques, pour les pousser à trouver des solutions pour s’adapter. Et qui trinque ici? Les scientifiques. Inutile de préciser que ces derniers ont critiqué la décision du gouvernement. Ils ne comprennent pas pourquoi on ne souhaite pas qu’ils continuent leur travail.
Fortes émissions de CO2
Le signal envoyé par l’Australie mérite de s’interroger. Plutôt que de réfléchir à « comment arrêter le réchauffement climatique », le pays préfère mettre l’accent sur « comment vivre avec le réchauffement climatique ». L’Australie doit faire avec de fortes émissions de CO2: l’exploitation minière et l’industrie lourde sont très importantes dans le pays.
Le gouvernement précédent était radicalement opposé à toute mesure pour reconnaître le réchauffement climatique. L’arrivée comme premier ministre de Malcolm Turnbull a changé la donne. Ancien chef du parti libéral, c’est lui qui a signé l’accord à la COP21 de Paris il y a quelques semaines. Mais avec cette mesure, l’Australie est devenue plus qu’un outsider dans la lutte contre le réchauffement climatique.
Sources: Daily Caller, The Guardian