Le climat est tout déboussolé! Les températures globales ne cessent d’augmenter, ce qui a inévitablement des impacts sur la faune et la flore. Par exemple, une espèce de plante du Groenland, qui marque symboliquement l’arrivée du printemps, est apparue 26 jours plus tôt que les années précédentes. Et si toutes nos saisons étaient chamboulées?
Les amoureux des fleurs attendent tous les ans le 21 mars et le retour du printemps avec impatience. À l’avenir, ils n’auront plus qu’à attendre février. Hein? Oui, en fait à cause du réchauffement climatique le printemps arrive de plus en plus tôt. Comment savoir quand le printemps est de retour? En observant les indicateurs les plus objectifs possibles: les végétaux et les animaux.
Les spécialistes du climat observent en effet l’apparition des premiers bourgeons, des premières fleurs, des premiers nids d’oiseaux et l’arrivée des premiers volatiles migrateurs. Ils enregistrent tous les ans les dates d’apparition de ces éléments et comparent ensuite avec les années précédentes. Et malheureusement, cette année est assez catastrophique. Une plante du Groenland est apparue avec 26 jours d’avance par rapport au début du siècle, et il ne s’agit que d’un exemple parmi tant d’autres.
According to the plants, spring is already here—more than 20 days early—for a huge swath of the Southeast.
— Eric Holthaus (@EricHolthaus) 23 février 2017
June-like weather in February. pic.twitter.com/pMrxhLhzn6
L’Arctique, le baromètre des saisons
Les changements les plus spectaculaires se déroulent dans l’Arctique, tout au nord de notre planète. Bon déjà, c’est la région du monde qui connait le réchauffement le plus brutal, du coup les changements les plus significatifs de notre climat sont observables dans cette région du monde.
Même si certains arbres suivent leur calendrier classique, d’autres végétaux sont largement en avance sur leur planning saisonnier. Les chercheurs ont observé une zone du Groenland à 240 kilomètres à l’intérieur des terres pendant 12 ans. Eric Post, biologiste polaire à l’université de Californie, a du mal à réaliser les résultats de leurs observations: « Lorsque nous avons commencé à étudier cette question, je n’aurais jamais imaginé que nous parlerions d’un avancement de 26 jours par décennie. C’est presque toute une saison de croissance. Il s’agit d’un changement révélateur. »
Le problème de ces changements de rythme de la flore, c’est qu’ils impactent la vie de la faune. Par exemple, le caribou vit sur la zone étudiée du Groenland. Ils viennent dans la zone durant la période de vêlage pour se nourrir des plantes. Mais si les plantes fleurissent plus tôt, elles ne sont plus aussi nutritives que d’habitude. Les petits du caribou peuvent alors naître en mauvaise santé ou carrément mourrir. C’est tout un écosystème qui est en danger.
Un printemps précoce ça change quoi
Ok, ce n’est pas parce que le printemps est précoce que c’est la fête: beau temps, barbecue etc. On risque de voir les tiques et les moustiques se multiplier et les périodes de moissons ou de culture pourraient être subitement interrompues par une gelée ou une sécheresse inattendue.
De leur côté, les fleurs pourraient fleurir avant l’arrivée des oiseaux et des abeilles. Il n’y aura donc pas d’agent pollinisateur pour que les fleurs se reproduisent, ce serait une petite catastrophe dans le monde des végétaux mais aussi pour celui des insectes.
Bon. Tout ça n’est pas très rassurant pour le futur. Surtout quand on sait que les 16 années les plus chaudes de l’histoire on eu lieu durant le 21e siècle avec en point d’orgue l’année 2016. On dit merci qui? Merci les gaz à effet de serre.
When everyone is enjoying an early spring, but you know the planet is in danger pic.twitter.com/5Ujgr5vG9w
— Life Noggin (@LifeNoggin) 23 février 2017