« Le Joker » change les codes des films de super-héros et renverse la critique

Film de l’année, Joaquin Phoenix, thriller psychologique et comparaisons avec Taxi Driver: Joker a renversé la critique anglo-saxonne. On te donne un aperçu, histoire de te donner (encore plus) envie de foncer au cinéma le 2 octobre.

On a rarement vu un film DC ou Marvel recevoir un accueil aussi enthousiaste. Joker, avec Joaquin Phoenix, a su se dévoiler pas à pas, annonce après annonce. Un acteur qui entre peu à peu dans la légende avec Joaquin Phoenix (The Master, Her, Walk The Line), un réalisateur très inattendu avec Todd Philips (Projet X, Very Bad Trip), des affiches renversantes et une ambiance sombre, sanglante confirmée par la limitation d’âge aux USA.

En y additionnant les images des différents teasers, on obtenait une sortie retentissante qui aurait bien pu retomber très vite face à des images banales et ennuyeuses (comme DC a su nous en servir ces dernières années).

Mais il n’en est rien. Depuis sa diffusion en festivals ce weekend, Joker reçoit l’un des meilleurs accueils de cette année, d’autant plus venant d’un film de « super-héros ». Ou plutôt de super-vilain.

Heath Ledger n’avait fait qu’effleurer le Joker

Le défi était de taille, mais le Joker a enfin ses lettres d’honneur. Quiconque a déjà eu entre les mains des ouvrages comme The Killing Joke ou Arkham Asylum a bel et bien compris que si le rire de Jack Nicholson et l’investissement d’Heath Ledger avaient effleuré la folie instable et violente du pire ennemi de Gotham City, il restait encore beaucoup à explorer.

Pari relevé pour Todd Philips, mais surtout Joaquin Phoenix.

« L’histoire du Joker comme on ne l’a jamais vue »

Pour Variety, ce film est ce qu’il manquait à l’univers de Batman: « Beaucoup ont demandé, et à raison: avons-nous besoin d’un autre film Joker? Hélas, ce dont on a besoin – et ardemment, ce sont des films comics qui contiennent une vérité gravitas, qui dévoile le vrai monde, afin de se centrer sur quelque chose de plus dramatique qu’un chiffre au box-office. Joker relève le défi de raconter l’histoire du Joker comme on ne l’a jamais vue. On ressent un pincement lorsque Bruce Wayne débarque à l’image; il y est moins comme une force que comme un présage. On ressent à contrario un frisson dérangeant lorsqu’Arthur (le nom civil du Joker, NDLR), passé de l’autre côté de sa rage, émerge avec son maquillage coulant, les cheveux verts, une veste orange et un costume couleur rouille. » (noté 5/5)

« Joker n’est pas qu’un incroyablement bon film de comic book, c’est un incroyable film, point. »

Le Joker n’est pas seulement un bon film DC: c’est un bon film tout court, un thriller haletant pour le site de référence IGN, qui lui confère la note dithyrambique de 10/10: « Vous quitterez Joker comme je l’ai fait: insoumis et prêt à débattre à propos du film pendant les années à venir. (…) Joker est le résultat final d’une société bien trop confortable avec ses cruautés quotidiennes et son manque d’empathie. On crée les monstres que l’on mérite. (…) Joker n’est pas qu’un incroyablement bon film de comic book, c’est un incroyable film, point. Il n’offre pas de réponses faciles aux questions dérangeantes qu’il pointe à propos d’une société cruelle en déclin. »

« Joaquin Phoenix nous offre une performance comme un tour de force »

Dans toutes les critiques anglo-saxonnes sorties ce weekend, on pointe 3 constantes. La première, la plus forte: la performance de Joaquin Phoenix, qui n’a rien à envier ni à Heath Ledger, ni à Jack Nicholson. Un tour de force pour Forbes: « Joaquin Phoenix nous offre une performance comme un tour de force, impitoyable et magnifique dans sa profondeur émotionnelle et sa performance physique. Il est impossible d’en parler sans faire référence à la performance digne d’un Oscar de Heath Ledger dans The Dark Knight, considérée comme le portrait définitif en live-action du Joker, alors parlons-en. Le fait est que tout le monde va être abasourdi par ce que Phoenix accomplit, car c’est ce que beaucoup pensaient impossible – un portrait qui correspond et excède celui du Clown Prince du Crime qu’on a rencontré dans The Dark Knight. » De quoi donner au film le titre de l’un des meilleurs longs métrages de 2019 pour le journaliste et contributeur Mark Hugues.

Après Travis Bickle arrive Arthur Fleck

Autre constante: les comparaisons avec Taxi Driver, fable d’un taximan rendu fou par sa solitude dans la grande ville de New York, incarné dans l’une des plus belles performances de Robert de Niro. Après Travis Bickle arrive Arthur Fleck, pour le Hollywood Reporter: « Construit autour de la crédible spirale d’un outsider solitaire jusqu’à un tueur dérangé, c’est autant une étude psychologique néo-noire d’un personnage ancré dans l’aliénation urbaine et stylisé d’après Taxi Driver que l’ascension d’un super-vilain. C’est sans aucun doute le meilleur film de l’univers Batman depuis The Dark Knight (…). S’il faut aller le voir pour une raison, c’est la performance fascinante de Phoenix. » Une performance qui vaut au film la considérable note de 4,5/5.

Ce que Todd Philips et son co-scénariste Scott Silver ont amené à la vie est le Joker comme personnage.

Enfin, l’univers de Todd Philips est lui aussi salué. Malgré des films à l’univers potache, graveleux et typiques de la comédie américaine, il débarque dans l’univers du thriller psychologique avec verve pour EMPIRE: « Il ne faut pas l’oublier, il s’agit de l’histoire de la naissance d’un vilain. Mais ce que Todd Philips et son co-scénariste Scott Silver (8 Mile, The Fighter) ont amené à la vie est le Joker comme personnage. Ce à quoi ils s’intéressent est le mental, le moral, l’émotionnel et le maquillage physique de l’homme qui est devenu le Joker. » 10/10, une nouvelle fois.

« S’il s’agit en effet du seul et unique film avec le Joker dePhoenix, nous devrions en être reconnaissant. »

Film de l’année, meilleur Joker, performance impressionnante et Robert de Niro: si toutes ces raisons ne sont pas suffisantes pour te faire pousser les portes du cinéma le plus proche le 2 octobre prochain, on te laisse sur ces mots de Forbes, qui résume bien l’atmosphère générale: « S’il s’agit en effet du seul et unique film avec le Joker de Phoenix, nous devrions en être reconnaissant. Joker est l’un des chefs-d’oeuvre du cinéma de super-héro, et l’une des meilleures réussites de 2019. »

On se remet une dernière fois le trailer, en espérant que le mois de septembre va s’écouler le plus vite possible.

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