Le gouvernement fédéral pense à un bateau-prison pour gérer le surplus de migrants

Sous le feu de la critique pour leur gestion des migrants dans les centres fermés, Theo Francken et Jan Jambon (N-VA) ont présenté un plan, encore discuté ce vendredi en conseil des ministres. L’une des solutions envisagées est d’utiliser un « ponton » pour soulager la surpopulation des centres. Le Premier ministre, en attente de propositions claires, n’a pas encore validé cette option.

Décidément, la question migratoire est au cœur de cette fin de législature. Omniprésent, le secrétaire d’État à l’Asile et à la Migration vit une fin d’exercice délicate. Sa gestion des centres fermés est mise en cause, ceux qui sont censés accueillir les migrants illégaux, souvent en transit vers l’Angleterre.

La fin de la semaine dernière a été terrible pour le secrétaire d’État, malgré ce que sa communication peut laisser penser. La libération de sans-papiers illégaux pour faire place aux migrants dans les centres fermés a fait polémique. D’une part, car certains d’entre eux avaient déjà fait l’objet d’une condamnation, d’autre part car l’Office des étrangers a rapatrié ces sans-papiers dans la capitale, laissant Philippe Close (PS), bourgmestre de Bruxelles, faire le sale boulot dans le parc Maximilien. La critique est venue de toutes parts, tant au nord qu’au sud du pays. Theo Francken a même été accusé de laxisme, tout un paradoxe.

Le plan Francken-Jambon

La N-VA devait réagir. Elle l’a fait hier devant la Chambre en présentant les grandes lignes d’un plan, discuté ce vendredi en conseil des ministres. Jan Jambon, Theo Francken, mais aussi Koen Geens (CD&V), ministre de la Justice, ont esquissé des solutions pour pallier ce manque de places dans les centres fermés.

Jambon a rappelé « la complexité du dossier ». Sa solution miracle? « Fermer les frontières de l’Union ». Voilà qui semble difficile, voire impossible, à moyen ou long terme. Jamais aucune frontière n’a retenu les migrations, qu’elles soient économiques ou humanitaires.

Le trio a donc proposé une série de mesures qui peut, à leurs yeux, désamorcer cette crise qui touche finalement tout le gouvernement fédéral: la lutte contre les trafiquants, le renforcement de la police locale, la sécurité des parkings autoroutiers, l’adoption d’un plan Zeebruges pour les migrants qui tenteraient de joindre le Royaume-Uni via cet accès, le lancement « d’une campagne de découragement » et enfin la création des places supplémentaires en centres fermés, casse-tête de la majorité. « 90 places supplémentaires d’ici la fin 2019, même si ce ne sera pas assez », explique Theo Francken. Le secrétaire d’État a besoin de solutions, il cherche encore.

Bateau-prison

Jeudi soir sur le plateau de « Terzake », Bart De Wever (N-VA) y allait aussi de sa petite idée pour lutter contre le trafic de migrants illégal: confisquer les smartphones des migrants. « Là, je vous garantis que le message passera très vite auprès des trafiquants d’êtres humains: la Belgique n’est pas ‘the place to be’. » Et tant pis si ces migrants doivent appeler leur famille. Il faut éviter ce fameux « appel d’air ».

Ce vendredi, la VRT nous apprend qu’un autre plan est envisagé pour lutter contre la surpopulation (90%) des centres fermés. Envoyer le surplus de migrants dans un bateau-prison, sorte de ponton flottant, qui a l’avantage de ne pas coûter grand-chose. Là ils seraient stockés en attendant d’être renvoyés ou de se régulariser. Ce type de bateaux créerait 300 places supplémentaires par rapport aux 600 places disponibles sur le sol belge.

Avant que la polémique n’enfle, le Premier ministre Charles Michel tente de calmer le jeu dans des propos rapportés par Bruzz: « Aucune décision finale n’a été prise, nous regardons pour l’instant d’autres solutions, comme faire de la place supplémentaire dans les centres. » Autre frein à cette possibilité, ce bateau-prison ne serait disponible que dans six mois, même s’il est pour l’instant amarré à Gand. Or, ce que le gouvernement appelle la crise migratoire doit être solutionnée maintenant. Élections obligent.

Conseil des ministres

À la sortie du conseil des ministres, Theo Francken (N-VA) a présenté un « Masterplan » pour les centres fermés. L’objectif est d’arriver à 1000 places d’ici l’année prochaine. Les centres de Steenokkerzeel et Holsbeek sont concernés. D’autres arriveront en 2021 à Jumet et à Zandvliet.

Les pistes pour trouver les 300 places supplémentaires à court terme n’ont pas encore établies. Les pontons ainsi que des casernes sont toujours évoqués.

epa
De Morgen.
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