Le combat continue: en l’espace de dix ans, l’Afrique vient de perdre 20% de ses éléphants

La population des éléphants d’Afrique a diminué de 20% de 2006 à 2015 en raison d’une nette recrudescence du braconnage de l’ivoire, a annoncé dimanche, l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN).

Dans les chiffres, cela représente une disparition de 111.000 éléphants (!) sur la dernière décennie, selon un rapport publié à l’occasion de la conférence sur le commerce de la vie sauvage à Johannesburg. Il s’agit du pire déclin depuis 25 ans.

« Le regain de braconnage de l’ivoire qui a commencé approximativement il y a dix ans – le pire que l’Afrique ait connu depuis les années 1970 et 1980 – est le principal facteur à l’origine de ce déclin », peut-on lire dans le rapport.

Ce rapport justement, établi par l’UICN, se base sur 275 estimations sur l’ensemble du continent. Celui-ci évalue la population totale à 415.000 unités actuellement. Mais dans certaines régions comme le Soudan du Sud, le Liberia et les zones de savane de la République centrafricaine, aucune étude systématique n’a pu être établie, si bien qu’il est difficile d’en évaluer la population.

60% des éléphants du Zimbabwe ont disparu

Par contre, dans un pays comme la Tanzanie, qui vit principalement du tourisme, on a pu déterminer précisément le déclin des mammifères géants. Et le constat est sans appel: la Tanzanie a perdu 60% de sa population d’éléphants sur les dix dernière années.

Un bilan alarmant qui remet en cause la politique vis à vis des chasseurs d’ivoire. « Il est choquant mais pas surprenant que le braconnage ait pris une telle ampleur, » a déclaré Inger Andersen, la directrice de l’UICN.

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« Des politiques impérialistes »

Certains pays d’Afrique comme la Namibie ou le Zimbabwe sont autorisés à vendre leurs stocks d’ivoire. Un stock qu’ils ont accumulé suite à la mort naturelle des éléphants sur leur territoire et qui vise à enrayé le marché noir.

Mais le ministre de l’Environnement Oppah Muchinguri du Zimbabwe a rejeté ces « politiques impérialistes », les qualifiant de « violations claires sur les droits souverains des nations. » Le Zimbabwe et la Namibie disposent en effet d’une population d’éléphants en bonne santé mais la vente de leurs stocks d’ivoire est gérée pour l’instant par l’Afrique du Sud, ce qui met pas mal de tension dans les discussions à Johannesburg.

La capitale de l’Afrique du Sud accueille pour 12 jours des milliers de défenseurs de l’environnement et de représentants gouvernementaux. Ils doivent décider ensemble de nouvelles réglementations en vue de protéger un large panel d’espèces différentes. Les propositions visent notamment à renforcer les contrôles sur le commerce d’ivoire et a redonné un second souffle à la Convention pour le commerce internationale des espèces menacées, signée par plus de 180 pays.

Source: The Guardian

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