La ville de Bruxelles envisage de protéger drogués et riverains en ouvrant des salles pour consommateurs de drogue

La Ville de Bruxelles, sous l’impulsion de la ministre bruxelloise de la Santé Cécile Jodogne (Défi), veut se lancer un défi: ouvrir des salles pour les consommateurs de drogue. Ces salles permettent aux consommateurs de se faire un shoot avec du matériel stérilisé et 100% safe. L’intérêt? Veiller sur la santé des drogués et éviter qu’ils se shootent en pleine rue, histoire de ne pas effrayer les passants. Mais cependant, ce projet s’annonce compliqué. 

Le projet avait déjà été testé à Liège, la ministre bruxelloise de la Santé Cecile Jodogne (Défi) veut retenter l’expérience à Bruxelles (entre autre). On te parle ici des salles pour consommateurs de drogue aussi appelées « Drugroom ». Le principe est simple: les camés peuvent venir prendre leur dose sans risque de se faire arrêter. De plus, ils peuvent profiter de matériel stérilisé empêchant toute infection ou maladie.

Le but est en effet de préserver la santé des personnes qui ne parviennent pas ou ne veulent pas décrocher de la drogue. « L’approche purement sécuritaire a montré ses limites. Il faut mettre la santé des usagers au centre des préoccupations » plaidait Cécile Jodogne pour ouvrir ces fameuses salles. Le gouvernement fédéral a donc commandé une étude à l’UCL et à l’UGent sur la faisabilité du projet dans 5 grandes villes belges (Bruxelles, Liège, Charleroi, Anvers et Gand). Si le principe a ses avantages, le chemin est encore long pour qu’il se concrétise.

Une vieille loi empêche d’avancer

Ce qui coince c’est une vieille loi de 1921 sur les stupéfiants qui pénalise la facilitation de l’usage de la drogue. Et vu la configuration actuelle du gouvernement, ça risque de ne pas bouger. En effet, la N-VA et le CD&V sont complètement contre: ce serait « faciliter » et « libéraliser » la drogue peut-on lire dans La Libre. Les deux partis flamands n’ont fait qu’une concession: autoriser cette étude sur les drugrooms qui explore les implications légales des salles de consommation.

Pourtant, ces salles ont déjà fait leur preuve: elles sont déjà utilisées en Allemagne, aux Pays-Bas et même à Paris. On constate une réduction des overdoses mortelles, des infections et des transmissions de virus comme le sida ou l’hépatite C. Même chose au niveau de la sécurité: les drugrooms empêchent les gens de se droguer en rue. Résultat: moins de nuisance pour les riverains et passants. De plus, on a constaté que la criminalité autour des salles de shoot n’augmente pas forcément.

Liège, ville pionnière en Belgique

Un concept similaire avait été testé à Liège sous le nom de « Projet Tadam ». Pendant deux ans, une salle a accueilli les drogués en leur fournissant une dose d’héroïne. Ici, le but était de contrôler la consommation des visiteurs et de les aider à décrocher. À l’époque, c’était Willy Demeyer (PS) qui était la base du projet.

Et ici encore, le bourgmestre liégeois est favorable aux Drugrooms. Il fait le forcing pour qu’une salle ouvre prochainement dans la Cité ardente et il a déjà obtenu le soutien du conseil communal. Demeyer doit maintenant rencontrer le procureur général de liège pour obtenir son soutien. Après le dossier du Cannabis Social Club, la drogue semble être au coeur des débats politiques en Belgique.

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