La réponse de la N-VA face à la grève: réduire la dotation des syndicats ferroviaires

Pour la N-VA la grève d’aujourd’hui, c’est celle de trop. En réaction aux perturbations du trafic ferroviaire provoquées par la grève, la N-VA veut réduire la dotation octroyée aux syndicats CGSP et ACOD. Le parti nationaliste flamand accuse aussi les syndicats d’utiliser de l’argent public pour faire de la propagande contre le gouvernement.

À chaque fois que les syndicats de chemin de fer font grève, le débat revient sur la table. Faut-il supprimer (ou réduire) la dotation qu’ils reçoivent de la SCNB? Cela fait nonante ans que les chemins de fer interviennent dans le paiement des primes syndicales. Et selon la N-VA, la question ne se pose plus, le montant de ce qu’ils reçoivent est beaucoup trop élevé et irréaliste, c’est ce qu’on a pu lire dans les lignes des journaux du Persgroep de ce matin.

Il semblerait que les travailleurs des chemins de fer soient payés par l’argent des impôts pour adhérer au syndicat. Donc celui qui devient membre auprès de la CGSP, est totalement remboursé. Mais comment sont financés en partie les syndicats? Avec une dotation qu’ils reçoivent de la société de chemin de fer.

En 2016, environ 10 millions d’euros ont été transférés du chemin de fer aux syndicats. La CGSP et son pendant flamand l’ACOD, qui s’opposent aujourd’hui de manière virulente aux plans du gouvernement fédéral, sont les syndicats qui ont reçu la plus grande somme d’argent. La moitié de ce budget servirait à payer le personnel exonéré, l’autre moitié est consacrée aux primes syndicales et à la formation de leurs membres.

Les syndicats gardent les chiffres secrets

Ce qui est frappant, c’est que l’entreprise ferroviaire elle-même ne sait pas exactement combien de membres de son personnel sont affiliés aux syndicats. Ce nombre est en effet gardé secret. Du coup, les syndicats reçoivent une somme basée sur le nombre total de travailleurs ferroviaires, ce qui représente 32.000 personnes. Qu’ils soient affiliés ou pas, ne semble pas avoir d’intérêt. Dans les faits, les syndicats perçoivent 125 euros par membre du personnel. Or, selon le président de l’ACOD (CGSP flamand) Ludo Sempels, 85 % des cheminots sont affiliés à un syndicat.

La N-VA ne veut plus de ces secrets et de cette dotation donnée « à l’aveugle ». Elle veut un « nouveau système transparent ». Le parti nationaliste ne veut pas que les syndicats reçoivent un « chèque blanc », a notamment déclaré Inez De Coninck, députée fédérale N-VA. Selon elle, « les syndicats reçoivent plus d’argent qu’ils n’en ont besoin ». Elle a notamment tweeté « la N-VA ne reçoit pas de dotation pour les citoyens qui ne votent pas pour elle. Les syndicats eux reçoivent une prime même pour les employés qui ne sont pas membres! ».

« L’argent du gouvernement est utilisé contre le gouvernement »

Puisque le syndicat socialiste a aujourd’hui prouvé qu’il était clairement contre le projet du gouvernement de réduire les services ferroviaires, la proposition de la N-VA pourrait être considérée comme une provocation contre les syndicats. « Ils utilisent l’argent du gouvernement comme propagande contre le gouvernement » a également déclaré Inez De Coninck (N-VA).

Sempels, le président de l’ACOD, lui n’est pas d’accord avec la députée nationaliste. Selon lui, il est logique que la société ferroviaire injecte de l’argent dans le dialogue social. « Avec cet argent, nous organisons des consultations sociales », a-t-il déclaré dans De Morgen. Pour lui, « C’est dans l’intérêt de toute la société. Tout comme les partis politiques comme la N-VA, reçoivent aussi une dotation ».

Pour les autres partis de la majorité, la discussion doit rester sur la table, mais pas tout de suite. Pour eux, l’heure est plutôt à la paix sociale.

Plus
Lire plus...