La Corée du Nord se fiche des sanctions et se prépare à lancer un satellite

À en croire un journal sud-coréen, la Corée du Nord a terminé de construire un nouveau satellite et projette de le mettre bientôt sur orbite. Sauf que l’ONU lui interdit de lancer des satellites, tout comme développer ses programmes nucléaire et balistique. De plus, ce pourrait n’être qu’un prétexte pour cacher ses véritables intentions: tirer des missiles.

Le Conseil de sécurité de l’ONU a approuvé vendredi dernier un neuvième train de sanctions contre la Corée du Nord. Et ce, moins d’un mois après son tir de missile balistique intercontinental, dont le régime a vanté son record de puissance et sa capacité à frapper les États-Unis. Mais alors que ces sanctions onusiennes sont censées lui mettre la pression et le contraindre à abandonner ses essais nucléaires, elles ne semblent pas encore suffire à l’arrêter.

La preuve, Pyongyang est en train de préparer un nouveau lancement de satellite, chose qui lui est pourtant interdite au même titre que ses programmes nucléaire et balistique. « Nous avons récemment appris par différents canaux que le Nord a achevé un nouveau satellite appelé Kwangmyongsong-5 », fait ainsi savoir une source gouvernementale au quotidien sud-coréen Joongang Ilbo. « Leur projet est de mettre sur orbite un satellite équipé de caméras et d’instruments de télécommunication », précise-t-elle. En théorie, il ne s’agirait donc que de satellite d’observation et de communication. En théorie.

Un écran de fumée?

La veille, le Rodong Sinmun, l’organe officiel du Parti du travail qui est au pouvoir en Corée du Nord, affirmait encore que le régime a le droit de lancer des satellites, rapporte l’AFP. C’est même, selon lui, « absolument » conforme à la Charte de l’ONU et au droit international relatifs aux programmes spatiaux.

Un peu plus tôt, en octobre dernier, l’ambassadeur adjoint de la Corée du Nord auprès de l’ONU, Kim In-Ryong, avait déjà annoncé que son pays suivait, depuis 2016 jusque 2020, un plan de quatre ans visant à développer des « satellites contribuant au développement économique et à l’amélioration des conditions de vie de la population ». Et il avait précisé que son pays était « entré dans la phase de développement pratique de ses satellites », avec la mise sur orbite réussie, d’après lui, du satellite Kwangmyongsong-4 en février 2016, rapporte encore l’AFP. Pyongyang serait tout de même parvenu en décembre 2012 à placer un satellite en orbite, après des années d’échecs répétés.

Mais si le journal Rodong Sinmun défend la « nature pacifique » du programme spatial nord-coréen, ce dernier n’est qu’un écran de fumée, selon certains experts. En faisant croire à tout le monde qu’il lance un satellite, Pyongyang pourrait, en réalité, être toujours en train de développer son programme balistique et s’exercer à tirer ses missiles le plus loin possible.

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