La Corée du Nord se félicite d’un test de missile prouvant qu’elle peut frapper l’Amérique quand elle veut

Ça faisait longtemps qu’on n’avait plus vu « Corée du Nord », « États-Unis » et « missile » dans la même phrase. Ça faisait 74 jours que Pyongyang avait mis de côté ses tests de missile. Pour mieux revenir on dirait. Puisque hier, la Corée du Nord a déclaré avoir testé un missile intercontinental capable de toucher le continent américain « avec un super gros ogive de guerre », ont-ils précisé. 

Cela parait un peu bizarre à dire, mais quand même, ça fait longtemps. Ça faisait longtemps que Pyongyang n’avait pas testé un missile en clamant haut et fort ses résultats. Parce que cette fois-ci, les tests ont montré que la Corée du Nord avait la capacité d’envoyer un missile n’importe où sur le continent américain. Ils ont en effet, envoyé un Hwasong-15 décrit par la Corée du Nord comme étant le missile le plus puissant jamais lancé. L’avancée concrète de ce missile? Avant d’atterrir dans les eaux japonaises, il aurait été plus loin dans les airs que n’importe quel autre missile testé auparavant, rapporte la BBC.

La télévision d’État a déclaré que la Corée du Nord était en train d’atteindre son but de devenir un « État nucléaire« .

Quelle vraie menace pour les US?

La question qui est sur toutes les lèvres est celle-ci: est-ce que ce missile pourrait atteindre le continent américain chargé d’une bombe nucléaire? Car après tout, c’est de ça dont il s’agit: la volonté de Pyongyang de devenir un état équipé du nucléaire « capable de faire face aux impérialistes américains », a-t-il été répété par l’agence de presse étatique KCNA.

Selon certains spécialistes américains de l’Union of Concerned Scientists, le missile pourrait effectivement atteindre les États-Unis, moyennant une trajectoire spéciale. Ils ont également précisé que contrairement à ce que la Corée du Nord avance, le missile ne serait pas capable de transporter une arme nucléaire. Car une arme nucléaire est beaucoup trop lourde pour parcourir une telle distance.

En réaction à la nouvelle, Donald Trump a déclaré: « On va s’en occuper », avant que Rex Tillerson, son chef de la diplomatie, vienne clarifier ses propos en expliquant que les États-Unis cherchent toujours une voie pacifique vers la dénucléarisation. Le Japon et la Corée du Sud ont exprimé leur mécontentement face à ces tests. La Corée du Sud a d’ailleurs envoyé elle aussi un de ses missiles en réponse.

74 jours entre deux tests

Pendant qu’au niveau diplomatique on interprète la pause de 74 jours entre les différents tests de missile comme étant une avancée de la Corée du Nord vers une sorte d’accord, certains experts assimilent plutôt cette pause à un besoin de concentrer les ressources sur les récoltes. Dans un pays où la pénurie de nourriture est monnaie courante et que donc le rationnement l’est aussi, il semblerait que les ressources comme le carburant par exemple aient été dédiées aux récoltes pendant cette pause.

Selon un expert interrogé par le Business Insider, James Martin, cette pause est en rapport avec la saison des récoltes car « ça coïncide avec le ralentissement qu’on observe d’habitude » et ce moment demande une grande quantité de ressources. En effet, les observateurs ont expliqué avoir remarqué que chaque année en octobre et novembre, depuis que Kim Jong-Un a pris le pouvoir en 2011, cette période de l’année était plus calme. « Évidemment, nous ne pouvons pas être sûrs de ça, mais la récolte apparaît juste comme le candidat idéal. Je ne suis pas en train de dire que la Corée du Nord envoie ses scientifiques militaires au champs pour faucher, mais plutôt qu’il faut beaucoup de ressources pour rassembler tout le monde, et qu’il faut aussi beaucoup de ressources pour mettre tout en place pour un test de missile. »

epa
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