La Belgique ne rejoindra pas les pays les plus ambitieux sur le climat à l’issue de la COP 24

La Flandre est au centre de toutes les critiques. Car son gouvernement a refusé de faire partie d’une coalition de pays aux exigences élevées à la COP24 en Pologne. Un nouveau revers de la politique climatique en Belgique.

La COP24 à Katowiche en Pologne s’achève aujourd’hui. Jusqu’au bout, la Belgique se sera fait remarquer négativement. Et la Flandre est à nouveau pointée du doigt: son gouvernement a refusé de parapher un texte, pourtant non contraignant, qui veut accélérer le tempo dans la lutte contre le réchauffement climatique.

Parmi la trentaine de signataires, on retrouve les Pays-Bas, la France, le Luxembourg et l’Allemagne notamment. On aurait pu aussi y trouver le gouvernement fédéral belge ou celui de la Wallonie et de Bruxelles, mais le refus flamand a fait capoter le tout. La Belgique ne fera pas partie des pays les plus ambitieux en termes de politique climatique. Les ONG internationales n’ont pas manqué d’égratigner notre pays pour ce choix.

« Le sexe des anges »

Plusieurs députés belges accusent la N-VA de « freiner » nos ambitions. Ce refus place notre pays dans une situation « gênante », fustige un autre. Pour Jean-Luc Crucke (MR), ministre wallon en charge du Climat, « la décision a le mérite de faire tomber les masques (…). J’ai l’impression que la planète est assiégée et que l’on discute du sexe des anges ». Il n’est pas le seul. Au moins 75.000 personnes pensent que la Belgique n’en fait pas assez pour limiter notre empreinte écologique.

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Du côté des nationalistes on se défend: « Le texte nous a été présenté ce matin et nous avions une demi-heure pour décider si nous allions l’approuver, ou pas. On ne peut prendre pareille décision en si peu de temps. Cela ne marche pas comme çà. C’est la raison pour laquelle je n’ai pas approuvé le texte », a déclaré Andries Gryffroy, expert climat à la N-VA. Les nationalistes veulent d’abord voir s’exécuter le plan national énergie-climat (Pnec). Pour rappel, ce plan doit permettre, à la demande de l’UE, que la Belgique réalise ses objectifs climatiques d’ici 2030. Mais des mesures concrètes manquent à l’appel.

On se souvient que la signature du Pacte énergétique a été l’une des pierres d’achoppement du gouvernement fédéral. La N-VA, à la manette en Flandre, a longtemps bloqué ce pacte qui vise à limiter nos émissions de gaz à effet de serre. Notamment pour ne pas entraver l’activité du port d’Anvers.

Marie-Christine Marghem (MR), ministre fédérale de l’Environnement, achève donc son chemin de croix en Pologne par une autre contre-performance. Selon le dernier rapport du Giec, limiter le réchauffement climatique à 1,5°C nécessitera une réduction des gaz à effet de serre de 50% d’ici 2030.

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