J’ai testé mes poumons pour la journée mondiale sans tabac! Les pauvres, je leur mène la vie dure…

Cela fait sept ans que je fume. Depuis ces sept longues années, je n’ai eu que faire de la journée mondiale sans tabac. Mais cette année, j’ai décidé de m’y intéresser. Je ne sais pas trop pourquoi: parce que je m’en fais pour ma santé, parce que j’ai envie d’arrêter ou parce qu’un responsable de la journée sans tabac m’a contacté? En tout cas, je me suis rendu dans un hôpital bruxellois histoire de passer quelques tests et m’entretenir quelques minutes avec un tabacologue. Je fais le bilan de la journée. 

Il y a quelques semaines, je m’exprimais sur mon utilisation de la vapoteuse, de ses avantages, ses inconvénients et mon envie d’arrêter la cigarette. Quelques jours plus tard, j’ai été contacté par un responsable de la journée sans tabac. Il m’annonce que des actions sont organisées dans plusieurs hôpitaux de Belgique et m’invite à y participer.

Au début, j’étais un peu sceptique mais en y réfléchissant, je me suis dit « pourquoi pas? » Je n’ai jamais eu de contact avec des spécialistes du tabac, cela pouvait être intéressant. Surtout que le programme est alléchant, enfin façon de parler. Sur le site de la journée sans tabac, on apprend que l’on pourra mesurer le taux de monoxyde de carbone présent dans nos poumons et estimer l’âge de ceux-ci. Cela peut clairement pousser quelqu’un à arrêter, alors je m’y suis rendu…

« Vous êtes quand même bien accro »

Même si 70 hôpitaux participaient à l’action, j’ai décidé de me rendre dans un établissement bruxellois. Comme j’aime bien ce prénom j’ai jeté mon dévolu sur l’hôpital Saint-Pierre. Mauvaise pioche, les activités ont été annulées, faute de matériel. Bon, je suis pas à un voyage de métro près. Du coup, direction le CHU Bruggman à Laeken. C’est que je voulais connaître l’âge de mes poumons, moi! Je vis avec eux depuis 23 ans et j’apprends qu’ils n’ont pas le même âge que moi! Ont-ils eu une double vie…? Tant de questions sans réponse…

Bref, j’arrive à l’hôpital et là, dehors, j’aperçois un homme en blouse blanche devant une table, accompagné d’une dame qui accoste les passants. Je pense que j’ai trouvé. Je fais donc la connaissance du docteur Conesa, tabacologue émérite. Il commence par me poser quelques questions de routine: « Vous fumez depuis combien de temps? -7 ans. -Après combien de temps fumez-vous votre première cigarette après le réveil? -10 minutes environ -Ah! Donc vous êtes quand même bien accro à la nicotine! » Car oui, comme on ne fume pas pendant la nuit (enfin j’espère pour toi), quand on se réveille ton cerveau a besoin de sa dose de nicotine. Et si tu en as vraiment besoin au réveil, c’est que t’es vraiment accro. Bon, ça commence bien pour moi.

« Retenez votre souffle pendant 15 secondes »

La vraie crasse dans la clope, c’est le monoxyde de carbone (le CO). Le docteur Conesa l’explique clairement: « Quand vous tirez sur votre cigarette le monoxyde de carbone va directement dans vos poumons et dans le circuit sanguin et prend la place de l’oxygène dans vos globules rouges, vous êtes sans cesse sous-oxygéné (…) mais comme c’est un gaz, en un jour il s’échappe de votre corps. » Donc, plus tu fumes, plus il y a de CO dans tes poumons. Du coup j’ai fait le test pour voir savoir comment se portent mes deux jumeaux.

Ce jour-là, je n’avais fumé que deux cigarettes avant de passer le test. Il était 15h donc j’étais assez fier de moi, tu peux m’applaudir devant ton écran. « Alors, vous allez inspirer profondément, remplir vos poumons et retenir votre souffle pendant 15 secondes. Ensuite, vous soufflerez dans cet appareil » 15 secondes?! Je me voyais déjà faire un malaise en public, mon cerveau privé d’oxygène. Finalement je m’en suis plutôt bien sorti. Au final, j’ai fait un score de 8ppm (cela se mesure en Partie Par Million). Pour te donner une idée, un non-fumeur a un taux compris entre 2 et 3 ppm. Rien qu’avec deux cigarettes ça monte rapidement. L’homme avant moi avait un taux de 20 et l’appareil a failli exploser tellement les voyants étaient au rouge!

Après, je voulais enfin connaitre l’âge de mes poumons comme c’était promis sur le site de la journée mondiale sans tabac. Malheureusement, ce n’était pas possible. En effet, il faut faire des examens bien plus approfondis, chose impossible sur un stand comme celui qui était déployé ce mercredi. Énorme déception et publicité mensongère.

newsmonkey

La cigarette électronique? Un bon moyen pour arrêter!

À défaut d’en savoir plus sur la vie de mes poumons, j’ai posé quelques questions au docteur Conesa sur les moyens de tirer un trait sur la cibiche (un joli sobriquet pour la cigarette qui me fait rire à chaque fois). Selon lui, la cigarette électronique est « beaucoup beaucoup beaucoup moins toxique que la cigarette et va rentrer dans l’arsenal thérapeutique » mais préconise tout de même d’autres moyens: « moi je préconise toujours les produits de substitutions classiques comme les patchs, les pastilles ou un système mécanique d’inhalation de nicotine ».

Quel est le plus efficace? Cela dépend des patients. Chaque personne a un rapport et une addiction différente à la cigarette. Pour savoir vraiment quoi utiliser, le mieux est de prendre rendez-vous chez un tabacologue. Tu devras en effet répondre à une questionnaire hyper complet sur tes habitudes et ton rapport au tabac. Grâce à tes réponses, le specialiste te proposera un traitement adapté. En effet, seulement 3% des fumeurs parviennent à arrêter définitivement sans aide, 97% d’entre eux finissent par recraquer. Se faire suivre par un spécialiste multiplie par trois tes chances de réussite donc ça vaut le coup. Au final, ça m’a fait du bien de me confronter à mon vice et mon addiction et j’envisage sérieusement de prendre rendez-vous si mes tentatives d’arrêter n’aboutissent à rien. Mais bon, pour l’instant je vais m’en griller une pour décompresser après l’écriture de cet article. Non je rigole…Quoique maintenant que je le dis…

Pour te motiver, voici une vidéo qui illustre parfaitement la crasserie de la clope

Plus
Lire plus...