Il restait une chance pour donner à Laurent Ciman tout le respect qu’il mérite, mais Martinez a tout foutu en l’air

Dans un groupe d’amis, il y a toujours cette personne de l’ombre. Celle qui organise tout lors d’un voyage, qui fait tout pour que le groupe passe du bon temps, qui donne sa carte d’identité à l’hôtel ou lors d’une location. Et malheureusement, c’est toujours le premier à trinquer, à cause de sa trop grande gentillesse. Cette personne, c’est Laurent Ciman chez les Diables Rouges. Robert Martinez a une nouvelle fois manqué de respect au Général et on ne peut que le déplorer. 

Sur toute sa carrière, Laurent Ciman n’a pratiquement rien à se reprocher. Employé modèle, toujours au poste, prêt à en découdre. Mais à 33 ans, il reste le gars qui fait du café et des photocopies pour son boss qui ne lui accorde pas la moindre once de respect. Pourtant, Lolo a plusieurs fois changé d’entreprise en espérant tomber sur un chef capable de lui donner le respect qu’il mérite… sans succès. Du coup, il risque bien de finir sa carrière dans l’anonymat, sans que personne s’en rende compte car les personnes trop gentilles finissent malheureusement comme ça. Et ça, le « Général » ne le mérite pas.

De Rio à Moscou en passant par Montréal, même combat

En 2014, Laurent Ciman sort d’une saison pleine avec le Standard de Liège. Il est donc justement appelé par Marc Wilmots pour disputer la Coupe du monde en Brésil alors qu’il n’a pas joué une minute lors des qualif’. Malheureusement, Lolo reste cantonné au rôle de stagiaire qui range le matériel à la fin de l’entrainement: il ne jouera pas une seule seconde sur tout le tournoi. À l’époque, la concurrence fait rage avec Nicolas Lombaerts, Vincent Kompany, Thomas Vermaelen, Toby Alderweireld, Jan Vertonghen, Anthony Vanden Borre et surtout l’immense Daniel Van Buyten. Lolo accepte son rôle de remplaçant et profite du soleil.

En 2016, le Général est le leader charismatique de l’Impact Montréal. Il est une nouvelle fois sélectionné par Marc Wilmots pour disputer l’Euro en France. Contrairement à 2014, la concurrence est moindre avec la présence de jeunes joueurs inexpérimentés comme Jason Denayer et Jordan Lukaku. Il participe alors à la défaite contre l’Italie lors du premier match des Diables en France. Mais le jour du quart de finale maudit contre le Pays de Galles, Wilmots préfère aligner un duo sans expérience composé de Denayer et Jordan Lukaku. Résultat: les Diables sortent de la compétition par la petite porte, ridiculisé par des Gallois qui ont profité des faiblesses défensives belges.

Un an plus tard, l’Impact Montreal envoie Laurent Ciman comme un malpropre à Los Angeles sans demander son avis et sans même le prévenir alors qu’il vivait au Canada pour que sa fille, malade, suive un traitement spécial. Un énorme manque de respect comme il en a déjà connu avec Marc Wilmots. Il fallait que ça s’arrête.

Martinez le messie? Non

Avec le départ de Marc Wilmots et l’arrivée de Roberto Martinez, les compteurs sont remis à zéro et Laurent Ciman espère enfin obtenir la place qu’il mérite. Raté. Une nouvelle fois, Ciman passe après tout le monde. S’il faisait partie des 28 Diables pré-sélectionnés, il fait désormais office de « joker médical« . Y a-t-il quelque chose de plus insultant? Surtout que Leander Dendoncker, auteur d’une saison médiocre avec Anderlecht, a gagné son ticket pour Moscou.

DONC! On va récapituler la situation pour bien comprendre à quel point elle est surréaliste. Laurent Ciman est fit à 100%. Il est le leader sur et hors du terrain du FC Los Angeles, un club tout récent qui se classe 4ème de la conférence ouest en Major League Soccer. Ce n’est pas rien. Chez les Diables Rouges, Vincent Kompany et Thomas Vermaelen sont incertains. Et même si ils étaient certains, ils sont susceptibles de se faire une déchirure à la cuisse en sortant du bus avant Belgique-Panama. Que Martinez veuille les garder, d’accord: ce sont deux joueurs exceptionnels évoluant dans des clubs européens prestigieux. Mais alors, il faut préparer un remplaçant. Quelqu’un de solide mentalement, physiquement et tactiquement. Roberto Martinez a donc décidé d’accorder sa confiance en Dendoncker, un petit gars qui sort d’une saison médiocre avec son club qui l’a été tout autant: Anderlecht.

Laurent, Ciman de l’équipe

« Coucou Nina, en fait papa ne va peut-être pas jouer la Coupe du monde parce qu’il n’est pas aussi fort que Leander, un gamin qui ne joue même pas à sa place, désolé mon coeur. » Comment peut-on justifier cette absence sans être ridicule? Laurent Ciman incarne la Belgique par sa droiture, son engagement et son accent si particuliers qui doit troubler tous les journalistes de Los Angeles. Et il se fait voler sa place par un gars sans expérience qui ne joue même pas à sa place. On dirait que l’histoire de 2016 se répète. Martinez a-t-il oublié que Ciman a toujours joué défenseur?

Un seul argument joue en la faveur de Dendoncker: sa polyvalence. Il peut également dépanner au milieu de terrain mais celui-ci est déjà bouché puisque Martinez en a sélectionné 10. Incompréhension, une nouvelle fois. Laurent Ciman peut être utile sur le terrain grâce à son placement toujours très juste, ses interventions très propres et son leadership. Et c’est pareil hors du terrain. Perso on préfère une partie de belote avec Lolo qu’un ping-pong avec Dendoncker. Et quand il faut pousser une gueulante, Lolo est là. On sait que Kompany aime avoir le rôle de leader et régner sur le vestiaire. Alors est-ce que le vestiaire est trop petit pour deux grandes gueules? Au moins, une de ces grandes gueules dispose d’un corps en état de marche. C’est pas ça qui est censé faire la différence au football? Sauf surprise, c’est ainsi que Ciman va terminer sa carrière avec les Diables, en tant que « joker médical ». Car en 2020, il aura 35 ans et ratera sans doute l’Euro. Lolo termine donc sa carrière internationale comme il l’a traversée: dans l’irrespect le plus total.

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