Il était temps: Ben Weyts ferme le zoo d’Olmen après des années de maltraitance animale

Le troisième zoo le plus grand de Flandre, après celui d’Anvers et de Planckendael, a dû fermer ses portes. Le ministre du Bien-être animal, Ben Weyts (N-VA), a annoncé sa fermeture dès aujourd’hui. Une décision brutale mais qui vient conclure plus de dix ans de maltraitance animale.

La famille Verheyen qui gère le zoo d’Olmen a 60 jours pour faire appel devant le Conseil d’État. Le souci c’est qu’en attendant, un millier d’animaux ont besoin d’un nouveau logement.

N’empêche, la décision du ministre Ben Weyts est prise: le zoo d’Olmen est fermé au public dès aujourd’hui. Ce zoo situé entre la province d’Anvers et du Limbourg n’a visiblement pas voulu entendre les avertissements des autorités. Cela fait pourtant plus de dix ans que ça dure.

La maltraitance animale y était monnaie courante. À la fin du mois d’aout, la vidéo d’un visiteur avait défrayé la chronique: on y voyait un singe coincé dans une cage aux lions. Les singes sont tellement entassés que l’un d’eux a failli finir en pâtée pour (gros) chats.

En 2007, une femme a été enfermée dans la cage des guépards et a perdu la vie. Cette femme de 37 ans était une visiteuse régulière du parc, elle était la maîtresse de l’un d’eux. Les clés de la cage étaient malheureusement à l’autre bout du parc.

Problèmes récurrents

Malgré les constantes demandes de changements, il n’y a eu aucune réforme structurelle. Par exemple, les animaux sauvages ne peuvent pas se mettre à l’abri de la pluie et les excréments ne sont pas évacués assez vite. Dans les bacs d’alimentation, des cadavres de poussins ont été retrouvés et un bébé léopard a été retiré à sa mère pour être exposé dans une cage circulaire et étroite, à la vue de tous.

Plus globalement, le zoo conserve et élève trop d’animaux, menant à un vrai problème d’espace vital.

Le Cirque

Le zoo d’Olmen a été fondé en 1976 par Louis Roofthoft et a été ouvert au public quatre ans plus tard. Le zoo est ensuite passé à la famille Verheyen à partir de 1995. Ils se sont spécialisés dans le félin. Chaque année, 200.000 visiteurs se pressent aux portes du zoo dont beaucoup d’enfants en voyage scolaire.

L’ancien directeur du parc, Louis Roofthooft, un ancien marin du port d’Anvers, a acheté cette zone dans le milieu des années 70 pour ramener sa collection d’animaux. La première attraction était un cirque organisé quotidiennement à côté du domaine. Petit à petit, il a laissé place au zoo que l’on connait aujourd’hui.

Incompréhension politique

Le bourgmestre de Baelen (où réside le zoo) ne comprend pas la fermeture de l’établissement: « Nous n’avons jamais reçu de signaux auparavant », s’étonne-t-il dans la Gazet Van Antwerpen. « C’est incompréhensible », insiste-t-il. « (…) Je ne suis pas un spécialiste mais je me suis rendu dans le parc cette semaine et je n’ai remarqué aucun problème qui justifierait une fermeture immédiate du zoo ».

Le bourgmestre ne se dit « pas au courant » d’une quelconque maltraitance animale. Au mieux, il avoue qu’il y a « certains points à améliorer ». « La famille Verheyen fait cela avec beaucoup d’enthousiasme »: au mieux de la naïveté. Au pire, de la complicité de la part du bourgmestre.

Concernant les animaux qui doivent maintenant être relogés, le zoo d’Anvers a proposé son aide. Les autres zoos européens devraient également coopérer.

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