Fin de l’histoire: la pub « Hey les étudiantes, sortez avec un Sugar Daddy » a finalement été retirée

Après de nombreuses plaintes et une interdiction totale sur tout le territoire de la Région bruxelloise, décidée par le ministre-président Rudi Vervoort (PS), le fondateur du site de rencontre « Rich Meet Beautiful » a décidé de retirer sa campagne. Pour rappel, celle-ci proposait aux étudiantes de « sortir avec un Sugar Daddy » (un homme plus âgé) pour « améliorer leur style de vie ». Pour beaucoup, politiques et associations compris, il s’agissait d’une incitation claire à la prostitution et la débauche.

Le bras de fer est terminé entre les autorités bruxelloises et le fondateur de « Rich Meet Beautiful », ce site de rencontre qui met en contact des étudiantes (« Sugar Babies ») avec des hommes riches (les « Sugar Daddies »). Il faut dire que sa campagne dans la capitale avait de quoi choquer: un camion avec une énorme pancarte « Hey les étudiantes! Améliorez votre style de vie, sortez avec un Sugar Daddy » parcourait les rues et stationnait notamment sur le campus de l’ULB.

Le directeur du site de rencontre, le Norvégien Sigur Vedal, a ainsi annoncé, ce matin dans le journal flamand Het Laatste Nieuws, avoir retiré sa campagne publicitaire très controversée. Tout en se disant « choqué » par la répercussion négative qu’elle a eu en Belgique. En effet, plusieurs communes bruxelloises ainsi que la ville de Louvain l’ont rapidement interdite sur leur territoire. La secrétaire d’État bruxelloise Bianca Debaets (CD&V) a même annoncé mardi qu’elle porterait plainte contre le site de rencontre. Le ministre-président de la Région bruxelloise, Rudi Vervoort (PS) a finalement imposé une interdiction totale sur tout le territoire de la capitale et promis d’utiliser « tous les moyens légaux pour faire cesser cette campagne que ce soit sur l’espace public ou sur internet ».

« En Belgique, des gens haut placés ne comprennent pas la loi »

Il était temps pour Philippe Close (PS), le bourgmestre de la Ville de Bruxelles. « Premièrement, pour faire de la publicité, il faut demander une autorisation administrative. On ne va pas faire de notre ville un grand marchandage publicitaire. Deuxième chose, ce type de publicité ne convient pas du tout: ici, on est dans l’incitation à la prostitution », s’insurgeait-il hier soir au JT de la RTBF. Il n’était donc pas question pour lui d’autoriser une telle campagne: « On est clairement devant quelqu’un qui sait qui surfe sur la légalité, et mon boulot c’est de rappeler la loi. »

Mais pour Sigurd Vedal, le principal intéressé, il n’y a rien d’illégal là-dedans. Avant de lancer sa campagne, il avait d’ailleurs reçu l’aval d’avocats belges. « Ce qui est étonnant en Belgique, c’est que des gens haut placés ne comprennent pas la loi et qu’ils n’ont même pas pris la peine de demander à des avocats pour se faire une opinion sur la légalité de ce service. Ils vont directement voir les journalistes sans se demander si on viole vraiment la loi », s’est-il défendu, également dans le JT de la RTBF.

Une forme de rencontre sexuelle tarifée

N’est-ce donc pas de la prostitution déguisée? « La loi, c’est la loi. Nous avons un règlement très clair: il faut avoir plus de 18 ans et toute vente de services sexuels est totalement interdite », souligne-t-il encore. Mais comment peut-il être si sûr de ce qu’il se passe concrètement entre les étudiantes et leur « Sugar Daddy » une fois l’ordinateur éteint?

En tout cas, pour de nombreuses associations qui militent contre la traite des êtres humains, telles que Samilia, il s’agit clairement d’une forme de rencontre sexuelle « tarifée », et donc de prostitution. D’ailleurs, le parquet de Bruxelles a ouvert une enquête et une plainte a également été déposée auprès du Jury d’éthique publicitaire (JEP). Cette dernière sera examinée mardi prochain.

Pour rappel, voilà le camion qui roulait sur la campus de l’ULB ce lundi:

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