Éthylotest anti-démarrage, autoroutes à 130 km/h…: voici ce qui pourrait bientôt changer sur nos routes

Même si la plupart ont déjà filtré dans la presse ces dernières semaines, le ministre de la Mobilité François Bellot (MR) est venu présenter, ce vendredi matin sur les ondes de Bel RTL, les mesures qu’il souhaite mettre en place pour réformer la sécurité sur les routes belges. On t’explique tout cela en détail.

Cela fait quelques mois déjà que le ministre de la Mobilité, François Bellot (MR), planche sur une série de propositions pour revoir la sécurité routière. Son objectif est de réduire considérablement le nombre de tués sur les routes belges, en ne dépassant pas les 420 morts par an d’ici 2020 (contre 550 à 560 en 2017). Invité de Martin Buxant ce vendredi matin sur les ondes de Bel RTL, le ministre fédéral est venu présenter son paquet de mesures qu’il souhaite faire passer.

Le premier projet de loi, déjà voté en séance plénière, a trait à l’alcool au volant. Le ministre propose de développer « l’éthylotest anti-démarrage ». Comment cela fonctionne? « Ce qui va se passer, c’est que pour les personnes qui ont des taux d’imprégnation très élevés – au-dessus d’1,8, c’est plus de dix bières en l’espace de deux heures – ou en récidive (deux fois au-dessus d’1,2), ce sera l’obligation de placer automatiquement un éthylomètre anti-démarrage », explique François Bellot.

La prison pour les délits de fuite

Concrètement, il s’agit d’un « petit équipement que l’on met sur le démarreur de la voiture » qui empêche de démarrer en cas de résultat positif au test du souffle. Si tu essayes tout de même de mettre le contact plus de trois fois, ta voiture se bloque, t’obligeant alors à téléphoner à l’opérateur qui gère le système, seul capable de désactiver cette sécurité. Mais ce n’est pas seulement un équipement, « c’est aussi un accompagnement avec des psychologues qui vont sensibiliser les personnes pour tenter de les désinhiber », ajoute le ministre.

La question est: qui payera ce nouveau système, inévitablement coûteux? Les automobilistes eux-mêmes. « Mais il faut savoir que [ces personnes] auront le choix: soit l’éthylotest anti-démarrage, soit comme aujourd’hui le retrait de permis entre un an et trois ans », précise-t-il. Côté amendes, elles resteront salées: « de 3.000 à 16.000 euros ».

Le ministre tient également à s’attaquer aux comportements « que l’on peut qualifier de chauffards » (conduite sans permis ou sans assurances, délit de fuite, etc.). En ce qui concerne le délit de fuite, tout d’abord, plutôt que d’augmenter les amendes, le ministre fédéral prévoit des peines d’emprisonnement. « Par exemple, en cas de lésion corporelle ou de tué, cela va de deux à quatre ans, c’est-à-dire que c’est une peine effective », avertit-il, toujours sur Bel RTL.

Le 130 km/h sur l’autoroute

La dernière mesure de François Bellot concerne l’augmentation de la limitation de vitesse sur nos autoroutes, fixé à 120 km/h partout en Belgique. « Que les choses soient claires. Est-ce qu’il est cohérent de maintenir 120 km/h sur toutes les routes à tous les endroits, à tous les moments? », s’interroge le ministre. Et de répondre lui-même à sa question: « Non, d’abord parce qu’il y a les conditions météo, (…) la densité du trafic, et toutes les études et les exemples étrangers démontrent qu’il faut étudier les vitesses dynamiques. »

En d’autres termes, le ministre souhaite réduire les vitesses quand le trafic est très dense (files, embouteillages, accident, travaux…) ou quand les conditions météo ne sont pas bonnes (pluie, verglas, neige…), à 50, 70 ou 90 km/h. Comme la France et les Pays-Bas le font, par exemple. « Mais pourquoi pas, à certains endroits, dans des sections bien limitées peu accidentogènes, passer à 130 km/h », propose-t-il parallèlement. « Vous avez des lignes droites en Ardenne en pleine nuit, où il n’y a personne mais où on vous oblige à rouler à 120 km/h, comme quand vous arrivez en Région bruxelloise où il y a 3.000 véhicules par heure et que le trafic est bloqué », développe-t-il. Et pour donner force à son argumentation, il donne un chiffre: adopter les vitesses dynamiques permettrait, selon lui, de réduire le nombre de morts « de 5 à 6 % ».

Mais il reste à convaincre ses collègues régionaux, et cela ce n’est pas gagné. Après le ministre wallon de la Mobilité Carlo Di Antonio (cdH), qui a déjà exprimé son désaccord en fin d’année, le gouvernement flamand a décidé de rejeter la semaine dernière la proposition du ministre fédéral et de demander un avis du Conseil d’État sur la répartition des compétences en matière de vitesse routière.

Bref, il y a encore du chemin à faire.

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