En Jordanie, il existe une réserve destinée à soigner les animaux traumatisés par la guerre

Les animaux sont les grandes victimes collatérales de la folie des hommes et leur soif de guerres. Alors, une réserve a ouvert ses portes en Jordanie pour soigner les animaux traumatisés par les conflits qui secouent notre planète chaque jour. 

Lorsqu’une guerre éclate, les sang des humains coule mais aussi celui des animaux. Et quand il ne meurent pas sous les balles ou bombardements, les animaux ont bien du mal à s’adapter à leur nouvelle vie dans un environnement chamboulé par les conflits. Heureusement, il existe la réserve Al Ma’wa for Nature and Wildlife située en Jordanie.

Dans ce sanctuaire, on ne trouve que des animaux qui ont survécu à des guerres ou affrontements entre les hommes. En tout, on y trouve quatre ours, huit lions, douze lionnes et deux tigres du Bengale. Ils viennent d’un peu partout dans le monde: Irak, Syrie ou encore Gaza. Par exemple, Loz et Sokkar, deux ours du zoo d’Alep, vivent des jours plaisir dans cette réserve. Ils étaient tout les deux dans le zoo de la ville syrienne quand celle-ci fut bombardée en 2017. Heureusement, ils ont été évacués par l’organisation turque “Four Paws” (Quatre Pattes), qui vient au secours d’animaux en détresse partout dans le monde. C’est d’ailleurs cette même organisation qui est à la base du projet d’Al Ma’wa en Jordanie.

Des animaux terrifiés

Même la plus imposante des créatures peut être traumatisée. C’est le cas des deux ours d’Alep qui ne pouvaient s’empêcher de se cacher à chaque fois qu’ils entendaient un avion dans le ciel, synonyme de bombardement lorsqu’ils vivaient encore en Syrie. “Pendant plus d’un an, ils allaient se cacher dans la pièce fermée de leur enclos à chaque fois qu’ils en entendaient un passer”, raconte à l’AFP Khaled Ayasra, un employé du sanctuaire.

Après une année passée à l’abri, ils vont beaucoup mieux: ils recommencer à jouer, sont plus détendus et font la fête à chaque fois que des visiteurs se présentent à eux. Les lions, eux, avaient tendance à réagir plus violemment. C’est le cas de Soultane le lion et Sabrine la lionne, évacués en 2014 de leur zoo situé à Gaza alors qu’un nouveau conflit entre Palestiniens et Israéliens secouaient la région. Khaled Ayasra raconte: « Soultane était très très nerveux, très agité, il arrivait même qu’il détruise tout autour de lui dans l’enclos, raconte l’employé. Mais aujourd’hui il est calme, tout comme Sabrine d’ailleurs. »

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Problèmes physiques

Mais les maux de ces animaux ne sont pas que mentaux, ils ressortent également très affaiblis physiquement de ces conflits. Le porte-parole de Four Paws Martin Bauer explique: « La plupart souffrent de malnutrition, d’un manque de suivi médical, ils sont amaigris et ont les dents dans un état lamentable ». Alors, pour les soigner, la réserve dispose d’une clinique vétérinaire digne de ce nom pour accueillir comme il se doit tous les nouveaux pensionnaires.

La réserve refait alors toute leur alimentation, crée des jeux pour qu’ils puissent s’amuser et utilise même des pratiques plus originales pour les mener jusqu’à la rémission totale comme l’aromathérapie par exemple. Ils donnent ainsi des seaux que les soigneurs remplissent d’herbes et d’épices parfumées pour détendre les bêtes.

En tout, la réserve s’étend sur 140 hectares, elle est donc deux fois plus grande que Pairi Daiza. N’importe qui peut venir faire un tour et passer du temps avec les animaux contre seulement six euros. Mais attention, pas question de parler de zoo: « S’ils n’ont pas envie de voire de gens, les animaux disparaissent en forêt » précise un des responsables du site.

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