En Antarctique, les barrières de glace sont en danger et leur disparition pourrait libérer une quantité inquiétante d’eau dans les océans

Décidément, rien ne va plus en Antarctique. En effet, à cause du réchauffement climatique, les barrières de glace sont en danger et cela pourrait mener à libérer une énorme quantité d’eau dans les océans contribuant évidemment à une hausse du niveau de la mer.

Commençons par expliquer ce qu’est une barrière de glace. Il s’agit d’une étendue de glace de plusieurs dizaines à plusieurs centaines de mètres d’épaisseur qui retient les glaciers. Sans ces barrières, de l’eau s’écoulerait des glaciers en entraînant une forte élévation du niveau mondial de la mer.

Et le problème qui touche actuellement l’Antarctique, c’est que ces barrières de glace fondent aussi bien par le haut que par le bas. Elles sont en effet prises en sandwich vu que la température de l’atmosphère et des océans augmente en même temps. Du coup, des chercheurs de l’université de Reading se sont intéressés à ce problème et présentent ce mardi les résultats de leurs analyses. Ils ont en fait réalisé des simulations sous différents scénarii de réchauffement climatique.

Selon eux, si la température globale de la planète augmente de 4 degrés par rapport aux températures préindustrielles, 4 barrières de glace pourraient tout simplement disparaître.

Trop de neige?

Là où le rapport des chercheurs est surprenant c’est que le réchauffement climatique pourrait entraîner un surplus de neige en Antarctique. En effet, un air plus chaud retient plus facilement l’humidité ce qui entraîne inévitablement des chutes de neige. D’ailleurs, d’autres travaux de chercheurs spécialisés montrent qu’au dessus des terres de l’Antarctique, les chutes de neige compensent la fonte des glaces.

En rouge, les barrières de glace en danger. En oranges, celles qui pourraient être plus résilientes. © Gilbert & Kittel, Uniservité de Reading.

Mais dans ce cas précis, ces nombreuses chutes de neige pourraient être dangereuses. Explications: les barrières de glace se forment grâce aux chutes de neige qui s’accumulent progressivement. Mais pendant l’été, quand les températures augmentent, cette énorme quantité de neige qui s’est accumulée commence à fondre. L’eau s’infiltre alors dans les trous d’air formés dans la barrière de glace. Et lorsque les températures diminuent une fois l’été passé, cette eau gèle et se transforme en glace. Petit à petit, les barrières peuvent finir par être saturées en eau de fonte recongelée. Et c’est là que ça devient catastrophique car une fois l’été arrivé, l’eau de fonte ne pourra plus s’infiltrer puisque les barrières seront déjà saturées.

Deux possibilités: soit l’eau stagne en surface soit elle force le passage dans la glace en y créant de profondes fractures. Si ces fractures atteignent les extrêmités de la barrière, cette dernière peut s’effondrer. C’est ce qu’on appelle l’hydrofracturation. Ce phénomène a déjà provoqué l’effondrement de la barrière de Larsen A en 1995 et celle de Larsen B en 2002.

Différentes situations

Toujours selon les chercheurs de l’université de Reading, si le réchauffement des températures est compris entre 1,5 et 2 degrés, la situation devrait être stable puisque l’augmentation de la fonte de surface et les chutes de neige se compenseraient mutuellement. Mais les situations sont différentes en fonction des région du continent du pôle sud. En effet, à l’est de la région, l’eau de fonte a déjà commencé à s’accumuler en surface.

Mais pour revenir au pire scénario d’une augmentation des températures de 4 degrés, le ruissellement des eaux augmenterait sur la totalité du continent et mettrait en danger la totalité des barrières de glace de la région. Heureusement, certaines d’entre elles sont plus solides que d’autres comme celle de George VI ou du Roi Baudouin.

Mais concrètement, est-ce que le niveau de la mer global augmentera drastiquement? A ce propos, les scientifiques ne sont pas tout à fait d’accord. En effet, des chercheurs de l’université de Göteborg (Suède) annoncent avoir découvert sous l’Antarctique, des courants océaniques qui pourraient accélérer la fonte des glaces et donc l’augmentation du niveau de la mer. Mais d’un autre côté, des scientifique de l’université d’Utrecht (Pays-Bas) expliquent que la température des océans n’augmentera pas aussi vite qu’annoncé. Prudence donc sur ce sujet mais ce qui est sûr c’est que la situation des barrières de glace est préoccupante et pourrait réellement avoir un impact sur le niveau mondial des océans.

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