Donald Trump n’était pas à la cérémonie des Grammy Awards dimanche soir. Pourtant il était au centre de cette édition très politisée. Du tapis rouge à la scène, les artistes ont protesté contre la politique du 45e président des États-Unis. Busta Rhymes, Katy Perry, James Corden, ils sont nombreux à s’être prononcé. Petit tour d’horizon.
Cette 59e cérémonie des Grammy Awards était la première grosse soirée musicale américaine depuis l’élection de Donald Trump. On pouvait donc s’attendre à pas mal de messages, critiques et protestations à destination du président américain. Et effectivement, on a été servis.
Ça a commencé dès l’arrivée des artistes sur le tapis rouge. Sur le tapis, c’est la chanteuse Joy Villa qui s’est faite remarquée. La chanteuse américaine s’est pointée avec une robe bien « flashy » aux couleurs de Donald Trump. On pouvait lire sur sa robe « make America great again » et « Trump » dans le dos. On ne connait pas ses intentions mais en tout cas elle a fait parler d’elle, pas forcément en bien, sur Twitter.
À l’inverse, le groupe Highly Suspect a envoyé un message de protestation. Le chanteur et guitariste Johnny Stevens est arrivé à Los Angeles avec un blouson noir. Dans son dos on pouvait lire « Impeach » qu’on peut traduire par « accuser ». Les membres du groupes ont balancé quelques doigts d’honneur et ont fait tomber une caméra pour bien montrer qu’ils ne sont pas contents. Bref, ça annonçait du lourd pour le reste de la cérémonie.
Sometimes you just gotta be free to express yourself. ?✨? thank you to all of my supporter… https://t.co/08AGXxG5zy pic.twitter.com/S286YuONhE
— Joy Villa (@Joy_Villa) 13 février 2017
James Corden, un maitre de cérémonie rappeur
Cette année, c’était James Corden qui animait et présentait la cérémonie. Si tu ne connais pas, c’est un humoriste et animateur britannique qui est très actif aux États-Unis, il est connu pour faire des « Carpool » avec d’énormes stars.
Pour mettre tout le monde dans l’ambiance, il a démarré la cérémonie par un rap où il critique Donald Trump notamment grâce à cette phrase: « Vivez comme il se doit car avec Donald Trump on ne sait pas ce qui va arriver ». Bim.
Il a aussi fait référence aux relations sulfureuses qu’entretient Trump avec les médias, les accusant de balancer des « fake news ». En présentant le hashtag de la cérémonie, James Corden a expliqué que tous les tweets qui critiquaient la cérémonie étaient faux. Bien vu!
#GRAMMYs: Watch host @JKCorden call out Trump in opening rap https://t.co/1nVlVEzoSx pic.twitter.com/AC54cgmmfk
— Hollywood Reporter (@THR) 13 février 2017
Katy Perry très en forme
S’il devait y avoir une catégorie récompensant la meilleure protestation anti-Trump, Katy Perry gagnerait le prix haut la main. La chanteuse était habillée tout en noir et blanc et portait un brassard où l’on pouvait relire « persiste » tout simplement.
Au moment de chanter Chained to the Rhythm, des images de la constitution étaient projetées derrière elle. À la fin du morceau, elle a terminé sa prestation par un message simple et claire: « pas de haine ». Son brassard faisait référence à Elizabeth Warren qui s’est opposée à la nomination de Jeff Session à la tête du ministère de la Justice. Mitch McConnell, chef des républicains au Sénat avait alors déclaré: « Elle a été avertie. On lui a donné une explication. Malgré tout, elle a persisté ». Ces paroles sont alors devenus le symbole de la lutte des femmes face aux politiques de Trump.
En plus de Katy Perry, Jennifer Lopez a aussi profité du show pour balancer une petite pique à Trump en terminant sa prestation par cette phrase: « À ce moment précis de notre histoire, nos voix sont plus importantes que jamais. »
Le hip-hop se mobilise
Enfin, le monde du hip-hop n’a pas manqué de s’exprimer également sur Donald Trump et sa politique. Busta Rhymes est sûrement l’artiste qui avait le plus d’imagination pour défendre ses opinions. Durant son show, un faux mur était construit sur scène et des figurants se sont amusés à le détruire durant une chanson du rappeur américain. Belle mise en scène.
Au moment de son discours, Busta Rhymes a qualifié Donald Trump « d’agent orange » en référence au fond de teint du président mais aussi à l’herbicide balancé par les Américains sur les civils vietnamiens. Cet herbicide a en effet causé énormément de maladies chez les militaires et civils durant la guerre du Vietnam. Busta Rhymes a terminé son discours par le simple et efficace: « Nous nous rassemblons, nous les gens! »
Enfin, le groupe mythique A Tribe Called Quest a ramené tout un groupe d’artistes noirs sur scène. Tous ont levé le poing en scandant « Résistez! Résistez! Résistez! » Bref cette 59e cérémonie est sûrement l’une des plus mouvementées de l’histoire et il y a fort à parier que la cérémonie des Oscars prendra une tournure similaire le 26 février prochain.
Busta Rhymes GOES IN on PRESIDENT AGENT ORANGE pic.twitter.com/bNplyRUJ0Z
— Joon Lee (@iamjoonlee) 13 février 2017