CURVE, c’est la première plateforme digitale de mannequins grande taille en Belgique. Une nouveauté que Vannah Malila, fondatrice, mannequin et catwalk coach, porte avec fierté. L’occasion de se demander pouquoi, au-delà du 42, il peut être difficile de s’habiller belge et en quoi la représentation des femmes, hommes et enfants rond.e.s est importante.
Curve est la première plateforme de mannequins grande taille destinée aux enfants, hommes et femmes avec « une taille en plus », comme l’annonce le compte instagram du mouvement. Il aura fallu attendre un bout de temps avant que le mouvement bodypositive n’ait ses représentant.e.s en Belgique.
« Il est temps de penser aux grandes tailles »
Enfin, avec Vannah Malila, on peut espérer un changement de mentalités. La fondatrice de CURVE cherche à « créer un impact » en Belgique, pour enfin avoir accès aux grandes tailles au sein des enseignes belges. « On veut non seulement dire à toutes les femmes que peu importe la taille, vous êtes belles telles que vous êtes, mais aussi demander aux marques de vêtements en Belgique, chez qui on n’arrive pas à trouver du 42 ou du 44 qu’il est temps de penser aux grandes tailles, parce qu’on n’a rien à se mettre et on aimerait consommer local nous aussi. », a-t-elle déclaré à La Libre.
Rendre la mode écoresponsable accessible aux grandes tailles, un pari que s’est donc lancé la catwalk coach Vannah en compagnie de deux amies: Farrah, étudiante en relations publiques, et Victoria, mannequin grande taille.
Diana Sirokai, Ashley Graham et Latecia Thomas
On a nos Ashley Graham nationales, présentées dans la vidéo ci-contre. C’est d’ailleurs l’une des inspirations de Vannah, comme elle le raconte elle-même en répondant aux questions de Newsmonkey: « Au delà de son parcours, sa spontanéité, sa vitalité, le fait qu’elle prenne soin de son corps et qu’au delà d’être jolie de l’extérieur, elle est généreuse et a une âme encore plus belle. »
Dans la liste des inspirations, il y a aussi Diana Sirokai et Latecia Thomas, en compagnie d’une myriade de blogueuses grande taille yoga et ballerine: « Je trouve ça génial qu’elles véhiculent le message de la discipline, la passion et de la souplesse possible chez les rondes! », rajoute Vannah.
Une démarche inclusive
CURVE ne s’adresse cependant pas qu’aux femmes. Dans une démarche inclusive, le mouvement souhaite s’adresser à tous ceux qui ne se sentent pas représentés dans la culture de la mode mainstream:
« Le body-positive n’a ni sexe, ni race, ni condition, ni âge, ni aucune spécificité. Il touche la diversité. Notre combat est axé sur l’inclusion de toutes les tailles, pour enfants, hommes et femmes. Malheureusement, l’homme rond , vivant le complexe du surpoids encore plus mal que la femme , a du mal à se mettre en avant pour changer les choses. »
Le body-positive n’a ni sexe, ni race, ni condition, ni âge, ni aucune spécificité. Il touche la diversité.
Lors de castings pour former l’équipe de CURVE, Vannah déplore un manque masculin: « Trouver des mannequins hommes ronds est comme chercher une aiguille dans une botte de foin . D’ailleurs, j’en profite pour faire un appel aux beaux hommes en forme qui nous lisent. Joignez le mouvement CURVE, la communauté ronde masculine a besoin de modèles braves pour la représenter. “
La présence de modèles plus size dans les campagnes est de plus en plus courante. Enfin, certaines grandes marques ont compris que ne pas correspondre aux critères normés de la morphologie était très courant, et qu’il était nécessaire de ne pas présenter que ce genre de corps dans leurs campagnes, ou même en magasin, comme l’a montré Nike récemment.
Dans la mode made in Belgium, par contre, niet. C’est d’ailleurs ce que soulève CURVE dans sa démarche: “Dans les rayons des grandes enseignes de mode en Belgique, au delà du 42, on trouve: des vêtements noirs, des vêtements du 3eme âge et quand on arrive finalement à trouver des vêtements tendance et colorés, on porte les mêmes vêtements que la moitié des rondes de la ville! »
La grossophobie
Un problème de choix flagrant, encouragé par la vision générale des femmes rondes. Même si CURVE ne se définit pas comme étant un mouvement féministe, il est intéressant de se pencher sur cette notion de plus en plus connue du grand public, qu’on nomme grossophobie. Dans une étude des FPS (Femmes Prévoyantes Socialistes), Anna Safuta, doctorante en sociologie, la définissait comme « L’oppression spécifique qui hiérarchise les corps sur base du poids, valorise et privilégie les corps minces au détriment de ceux stigmatisés comme gros. »
C’est pourquoi des initiatives comme CURVE sont importantes pour réussir à changer cette perception et forcer les marques belges à proposer une nouvelle offre auprès des personnes avec « une taille en plus ».