Le gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles va instaurer un examen d’entrée en médecine en septembre prochain pour les étudiants du secondaire. Le souci, c’est que le concours de sélection pour les étudiants en 1ère Bac est maintenu en juin (pour la dernière fois), « sans sécurité juridique ». Les étudiants voulaient que les numéros Inami soient assurés en contrepartie. Ça ne sera pas le cas et on peut s’attendre du coup à de nouvelles plaintes pour l’été.
Pour le Comité InterUniversitaire des étudiants en Médecine, l’instauration d’un examen d’entrée en Fédération Wallonie-Bruxelles pour le mois de septembre prochain est « obsolète, dysfonctionnel, démagogique et dogmatique », rien que ça. Le comité parle même d’une « grande défaite pour le monde étudiant ». Outre le fait qu’il pourrait gâcher le potentiel de certains étudiants, le maintient du concours de sélection pour les étudiants en 1er bachelier en juin (pour la dernière fois) rend le tout juridiquement contestable.
Du coup on pourrait très bien avoir des recours comme c’était le cas l’année passée lors de la saga des « reçus-collés ». En fait, en contrepartie de cette sélection, le Fédéral s’était engagé à délivrer un numéro Inami à tous les étudiants qui sont actuellement en cours de formation. Mais le Fédéral tarde et n’a été en mesure d’assurer des numéros Inami que pour les étudiants en dernière année.
Une réunion avec le Premier ministre
Les étudiants se sentent donc lésés. « La mise en place de cette sélection dérive d’un chantage fédéral qui visait à échanger la mise en place d’une sélection à l’entrée pour l’octroi d’un numéro Inami à tous les étudiants en cours de cursus: malgré la confirmation de cette sélection, le sauvetage des étudiants en médecine est toujours incertain », indique un communiqué du Comité InterUniversitaire.
Du côté du ministre francophone de l’Enseignement supérieur, Jean-Claude Marcourt (PS), on renvoie la patate chaude vers le Fédéral. Il aurait déjà écrit deux fois à la Ministre Maggie De Block (Open-VLD) pour assurer « la sécurité juridique » de l’épreuve de juin et pour en savoir plus sur « la délivrance des attestations Inami ». Mais face à son silence, le ministre juge « indéniable que le gouvernement fédéral préfère faire la sourde oreille plutôt que d’offrir des réponses aux étudiants et à leurs familles », déclare-t-il pour la RTBF. Il en appelle donc au Premier Ministre Charles Michel (MR) pour organiser une « réunion ». Si pas, il saisira le comité de concertation.
Toujours est-il que le gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles a approuvé ce mercredi le décret instaurant l’examen d’entrée, pour les étudiants qui terminent leur secondaire. Le texte sera présenté dès la semaine prochaine au Parlement. À noter qu’en Flandre, un tel examen d’entrée existe depuis 20 ans. De l’autre côté, la FEF (Fédération des étudiants francophones) n’a de cesse de crier à la pénurie dans certains secteurs en médecine.