Bruxelles cherche des solutions pour sortir les réfugiés du parc Maximilien

Alain Courtois (MR) veut rendre le parc Maximilien aux riverains. Le premier échevin de la Ville de Bruxelles cherche à placer ailleurs les migrants qui dorment dans cet espace, révèle L’Écho ce vendredi. Mais trouver des alternatives relève du casse-tête.

La situation au parc Maximilien est toujours autant problématique. Sur la page de la Plateforme citoyenne de soutien au réfugiés, de nombreux témoignages font état d’actions policières souvent violentes pour tenter de déloger les migrants qui attendent dans cette zone au nord de la capitale belge.

Si, d’un côté les volontaires citoyens s’organisent pour apporter des soins et des vivres aux réfugiés, de l’autre, les autorités cherchent le moyen de déplacer ces migrants qui occupent le parc Maximilien. Alain Courtois (MR), premier échevin à la Ville de Bruxelles, veut intensifier les contrôles pour rendre cet espace aux riverains du quartier Nord.

« Se réapproprier le parc »

« Il faut prendre la situation dans son ensemble, explique-t-il au journal L’Écho. Il y a d’une part les migrants qui font une demande d’asile et qui sont pris en charge par l’Etat et les autres qui sont en séjour illégal. Pourquoi viennent-ils précisément dans le parc Maximilien? »

Selon Courtois, les migrants viennent au Maximilien parce que des applications leur indiquent cet endroit, que des passeurs y attendent et parce qu’on s’occupe d’eux. « La Ville en loge déjà certains mais nous devons commencer à analyser la situation pour les riverains. Ils doivent se réapproprier le parc Maximilien », ajoute l’échevin, qui dénonce des dégradations des lieux et des problèmes de propreté.

Francken ne veut pas d’un hub

De nombreux réfugiés demeurent au parc Maximilien à cause de sa proximité avec l’Office national des Étrangers. Mais les autorités estiment que la plupart d’entre eux ne souhaite pas obtenir de visa pour la Belgique et souhaite seulement rencontrer des passeurs pour aller vers le Royaume Uni.

Courtois a cherché des alternatives pour reloger les migrants: les casernes d’Etterbeek, le local à Haren, l’ancien siège de l’Otan de 220.000 m²… mais il semble que le fédéral ne soit pas très enclin à lui trouver une solution. Au cabinet de Theo Francken, on refuse sous prétexte d’éviter « de créer un hub pour le Royaume-Uni« . Francken estime que donner des conditions de vie respectables aux migrants et leur donner le sentiment qu’ils sont bien accueillis en Belgique pourrait créer « un appel d’air pour la criminalité« .

« No paper, no sit »

N’ayant pas de solution de relocalisation, la Ville de Bruxelles va donc… intensifier ses contrôles de police. La commune de Schaerbeek est en train déployer un plan de sécurité spécial pour le quartier de la gare du Nord, a indiqué le bourgmestre Bernard Clerfayt (DéFI) à L’Écho.

Du côté des accueillants, on fait état d’attitudes discriminatoires de la part des forces de police. La blogueuse Anne Löwenthal parle de policiers interdisant aux noir.e.s de s’asseoir sur des bancs en leur disant « no paper, no sit ». Principal organisateur de l’hébergement citoyen, Medhi Kassou ajoute que des policiers déclareraient également « no paper, no sport », soit « pas de papiers, pas de sport ». Clairement, une solution doit être trouvée…

epa
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