Attention quand tu es en vacances! Te prendre en selfie avec des animaux sauvages est un vrai danger pour eux

Non, les animaux n’aiment pas les photos. Si cela sonne comme une évidence, quand tu te trouves en safari à l’étranger, face à des animaux sauvages que tu n’as jamais vus, la tentation est grande de prendre un selfie avec eux. La tendance explose d’ailleurs en Amazonie, au Pérou et au Brésil surtout. Le souci, c’est que les animaux sont souvent très mal traités pour les rendre dociles sur tes clichés.

C’est un peu le réflexe commun: pendant une excursion en vacances, tu vois un tigre, un serpent, un singe, une tortue, un dauphin, ou n’importe quel autre animal sauvage, et tu te dis qu’il faut absolument immortaliser ce moment. Pour avoir un super souvenir de ton voyage et impressionner tes potes sur Instagram. Mais les animaux n’aiment pas autant que toi les selfies, c’est même devenu un vrai danger pour les espèces de la forêt amazonienne.

L’ONG World Animal Protection tire la sonnette d’alarme. Dans son dernier rapport, elle constate une augmentation de 292 % du nombre de selfies avec des animaux sauvages publiés sur Instagram, sur ces trois dernières années. Et le pire: sur plus de 40 % des photos analysées, les gens « se comportent de façon inappropriée avec les animaux ».

« Frappés pour être soumis »

Avant, les animaux sont très souvent capturés et traités avec cruauté, rien que pour que les touristes puissent prendre la pose avec eux. Or, Roberto Cabral, responsable de l’Agence brésilienne de l’environnement (Ibama) souligne à l’AFP que le fait de maintenir des animaux en captivité pour qu’ils puissent être pris en photo est tout à fait illégal.

La tendance au Brésil et au Pérou est de se photographier avec l’anaconda, sauf que les yeux des reptiles sont très sensibles au flash des appareils photos. Et avant d’être montrés aux touristes, les serpents sont enfermés dans des caisses en bois sombre, alors qu’ils ont besoin de lumière pour réguler correctement leur température corporelle et d’eau suffisamment profonde pour être totalement immergés. Les enquêteurs de l’ONG ont d’ailleurs constaté que leur peau était plus terne, desséchée, ridée et couverte de blessures. Même chose pour les caïmans et les paresseux.

Mais tu n’es, bien sûr, généralement pas au courant de ces actes intolérables. « À l’abri des regards, ces animaux sont souvent frappés pour être soumis, séparés de leurs mères ou de leurs enfants et maintenus secrètement en captivité », dénonce le rapport. Roberto Cabral ajoute que « l’ironie, c’est que le touriste qui se prend en photo avec un animal est en général une personne qui aime les animaux, mais ne se rend pas compte qu’il contribue à leur maltraitance ». Sans le vouloir, tu contribues donc à la cruauté envers les animaux.

De même, les bêtes sont attirées avec de la nourriture, et cette technique fait que l’alimentation « pourrait avoir un impact négatif à long terme sur leur organisme et sur leur comportement ».

« La plupart ne survivent pas plus de six mois »

Toutes ces pratiques sont monnaie courante dans la région amazonienne. Par exemple, à Manaus, dans le nord du Brésil, 18 agences de tourisme citées dans le rapport offrent la possibilité de « toucher des animaux et prendre des photos avec eux » dans 94 % de leurs excursions.

Tu devines, bien évidemment, que cela a un impact très négatif sur leur santé: du stress, des blessures et même des maladies chroniques. « Nous avons des raisons de croire que la plupart ne survivent pas plus de six mois à ces maltraitances », avertit encore l’ONG.

Les pauvres bêtes sont donc confrontées à ce tout nouveau problème, à côté du braconnage et du trafic d’animaux qui restent, eux aussi, très interpellants.

Plus
Lire plus...