Après 7 mois de voyage, la sonde InSight de la NASA va se poser sur Mars pour l’étudier en profondeur

Ce lundi, tous les ingénieurs de la NASA serrent les fesses. C’est en effet le jour où la sonde InSight doit se poser sur Mars après un voyage de plus de 7 mois dans l’espace. La sonde va effectuer sa descente à haut risque vers la planète rouge pour étudier ce qu’il s’y passe à l’intérieur. 

7 ans de construction, 7 mois de voyage et une descente vers mars de 7 minutes. Voici ce à quoi ressemble grossièrement la vie de la sonde InSight envoyée par la NASA vers la planète rouge. Ce lundi soir, elle doit normalement atterrir sur la planète rouge après une descente périlleuse pour déceler tous les secrets de la planète. Périlleuse car la sonde va arriver vers la planète à une vitesse de 20.000 km/h. Elle devra ouvrir son parachute et activer ses rétrofusées si elle veut arriver indemne sur le sol martien désertique. Une fois sur place, tout sera automatique puisque la sonde se situe bien trop loin pour la piloter à distance.

En effet, son objectif est plutôt simple sur le papier: analyser la composition de l’intérieur de la planète, de la croûte au noyau en passant par son manteau. Le but étant de comprendre ce qui a transformé la planète en désert glacé il y a 3,5 milliards d’années. Mais plus globalement, InSight va permettre de mieux comprendre la formation des planètes telluriques comme la Terre et donc d’en savoir également plus sur notre propre maison.

Boîte à outils internationale

Si la mission est bien organisée par la NASA, plusieurs pays ont participé à l’élaboration de la sonde. C’est par exemple l’Allemagne qui a fabriqué la sonde qui va s’enfoncer à 5 mètres de profondeur dans la planète pour mesurer sa température interne. La France, elle, s’est occupée de « Seis », un sismomètre qui aura la tâche d’analyser et enregistrer les séismes et autres mouvements du sol martien.

Enfin, les Américains se sont chargés de l’outil nommé « Rise » qui s’occupera d’étudier la rotation de la planète pour savoir si son noyau est liquide ou solide. « C’est un peu comme avec un œuf que l’on fait tourner sur lui-même. Si l’œuf ralenti, c’est qu’il y a du liquide dedans, il est cru. Si l’œuf tourne très vite, c’est qu’il est dur », explique au HuffPost Philippe Laudet, chef de projet du Cnes, l’agence spatiale française.

Tous ces outils sont, tu t’en doutes, d’une précision à toute épreuve. Par exemple, Seis peut ressentir la chute d’une météorite à l’autre bout de la planète. Et là où ça devient intéressant, c’est qu’il pourra ressentir l’influence de Phobos, la lune de Mars, sur la planète rouge. « Chaque onde se propage dans les différentes couches de Mars. Seis nous donne une sorte de polaroïd de l’intérieur de la planète », explique Philippe Laudet. Cela permettra donc de comparer l’incidence de notre lune avec celle de Mars.

Faire mieux que ses grandes soeurs

InSight sera la première sonde du genre à se poser sur Mars. Cette nouvelle sonde a en fait plusieurs grandes sœurs. En 1975, la NASA avait lancé la mission Vikings avec deux sondes envoyées sur la planète rouge. Sans succès probant. En effet, l’une n’avait pas réussi à déployer son sismomètre et la seconde n’avait pas donné des résultats assez précis.

Si tout se passe bien pour InSight, les premiers résultats du sismomètre devraient arriver au début de l’année 2019. Mais pourquoi toutes ces données attendues par la NASA sont si importantes? Il faut savoir qu’il y a quatre milliards d’années, Mars était une planète similaire à la nôtre: elle disposait d’un champ magnétique, d’eau liquide, une atmosphère et des volcans. Mais après plusieurs millions d’années, la planète s’est comme arrêtée.

Et justement, la NASA aimerait comprendre pourquoi. Pour l’instant, les chercheurs ont quelques explications qu’ils aimeraient confirmer ou infirmer. L’explication la plus probable est que le champ magnétique de la planète se serait arrêté, car le noyau de Mars n’était pas assez liquide. Et suite à la disparition du champ magnétique, tout a été pulvérisé sur la planète. Il ne reste plus qu’à espérer que l’atterrissage de la sonde se passe bien et qu’elle puisse envoyer toutes les données nécessaires aux chercheurs. Si tout se passe comme prévu, ce sera la toute première fois que les humaines étudieront l’activité sismique d’une planète autre que la Terre.

Elon Musk au taquet

Toutes ces analyses et tous ces chiffres risquent de bien intéresser Elon Musk, le patron de SpaceX et de Tesla. Ce dernier n’a jamais caché son envie d’aller fouler le sol rouge de Mars et même de le coloniser. En 2016, il déclarait vouloir coloniser la planète d’ici 2024. La NASA, elle, est beaucoup plus pessimiste puisqu’elle ne pense pas être en mesure d’envoyer un homme sur Mars avant 2043.

En 2043, Eloin Musk aura 72 ans. Mais qu’importe, il ne compte pas renoncer à son rêve. Dans une interview diffusée ce dimanche sur HBO, l’entrepreneur milliardaire a expliqué qu’il était convaincu à 70% de chances de changer de planète avant sa mort. Musk présente une nouvelle fois un optimisme à toute épreuve même si SpaceX a dû repousser des vols vers Mars à cause de la technologie qui évolué plus lentement que prévu.

En tout cas, Elon Musk semble conscient de ce qui l’attend s’il met en pratique ses désirs les plus profonds: « Une fois que vous serez là-bas, les conditions de vie seront horribles. Et puis c’est peut-être un voyage dont vous ne reviendrez jamais : nous pensons qu’on peut retourner sur Terre, mais nous n’en sommes pas sûrs. » Cela signifie que les futurs colons devront installer des bases et apprendre à vivre sur une planète qui semble bien hostiles. InSight nous donnera sans doute plus d’informations sur le caractère hostile de la planète d’ici quelques semaines…à condition que tout se passe bien lors de l’atterrissage.

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