Un réchauffement des températures moyennes de deux degrés pourrait arriver bien plus vite que prévu, dès 2050 si on en croit un nouveau rapport. Une accélération du phénomène qui rendrait presque inutiles les mesures prises par nos politiciens lors de l’accord sur le climat à Paris. L’humanité doit dès maintenant prendre des dispositions pour faire face aux effets « inévitables et catastrophiques » du réchauffement climatique.
Sept des climatologues les plus respectés ont publié un rapport choquant: ‘The Truth About Climate Change » (La vérité sur le changement climatique), un rapport qui prévoit un réchauffement climatique bien plus rapide que précédemment annoncé. Il s’agirait aussi d’une mauvaise nouvelle pour l’accord sur le climat signé à Paris qui aura un impact plus que limité.
L’heure est grave
Tout se passe donc plus vite que prévu: pour la troisième année consécutive la planète va battre un record de température depuis le début des relevés en 1880. Les mesures qui ont été convenues à Paris « pour maintenir le réchauffement planétaire sous les 2°C », sont « totalement insuffisantes » d’après les auteurs ou du moins complètement inadéquates. « Il est nécessaire de doubler, voire de tripler les efforts », précise encore le rapport.
À la conférence de Paris, les 189 pays signataires de l’accord ont été encore plus ambitieux en fixant la barre à 1,5 °C. Mais en 2015, la température moyenne sur le globe était déjà montée de 1°C au dessus de l’ère préindustrielle au XIX siècle, selon l’Organisation météorologique internationale. Encore plus inquiétant: les phénomènes climatiques extrêmes liés au réchauffement climatiques comme les incendies, les inondations, les sécheresses et les ouragans ont doublé depuis 1900.
#G20 : "Mon premier objectif est de faire ratifier le plus vite possible l'Accord de Paris" — @fhollande #COP21 pic.twitter.com/VrP2Ug1AI6
— Élysée (@Elysee) 4 septembre 2016
Le risque d’un désengagement américain
Une autre grande inquiétude pour ces sept experts est le risque d’un désengagement des États-Unis, qui est le deuxième plus gros pollueur en termes d’émissions de gaz à effet de serre derrière la Chine. Son rôle dans la lutte contre le réchauffement est donc primordial.
« Même si Trump, qui nie la réalité du changement climatique, perd et qu’Hillary Clinton entre à la Maison-Blanche, si les deux chambres du Congrès restent contrôlées par les républicains, cela posera un vrai problème pour l’accord de Paris », a estimé le professeur Watson dans un entretien avec l’Agence France-Presse. « La plateforme politique des républicains veut défaire l’accord de Paris et produire et exporter plus de charbon », s’est-il alarmé. « Cela encouragerait les autres pays à renoncer à leurs engagements. »
« Presque certainement impossible »
Et même si tous les signataires de l’accord de Paris respectaient leurs engagements, les émissions globales de gaz à effet de serre ne diminueront pas assez rapidement au cours de quinze prochaines années, soulignent encore les experts, en se basant sur un rapport des Nations Unies de 2015. L’objectif de maintenir la hausse des températures sous les 1,5°C est « presque certainement impossible et pourrait même être atteint au début des années 2030. »
Et pour rester sous les 2°C, les émissions globales de CO2 devront être nulles d’ici 2060 à 2075, rappellent les scientifiques, un objectif qui parait compliqué vu que 82% de toute l’énergie mondiale provient à l’heure actuelle de la combustion du pétrole (33%), du charbon (46%) et du gaz naturel (20%). Bref, on a du pain sur la planche…
Source: Le Point