En Nouvelle-Zélande, les lapins sauvages sont un véritable fléau. Les fermiers s’en plaignent et dénoncent un vrai problème écologique. Pour y remédier, le gouvernement a décidé de propager un nouveau virus, mais ses effets ne font pas l’unanimité.
Aussi mignons qu’ils puissent être, ces petits lapins causent bien des soucis en Nouvelle-Zélande. Selon les agriculteurs, ils causent des dommages aux pâturages, diminuent les récoltes de foin et font également des trous. Le préjudice des lapins représenterait 30 millions d’euros par an.
Un virus pour les éradiquer
Par le passé, des virus ont déjà été propagés légalement (et parfois illégalement) par l’homme pour éradiquer des lapins considérés comme nuisibles. En 2005 par exemple, le virus RCD (Rabbit Calicivirus Desease) aurait été répandu illégalement et propagés par des fermiers pour se débarrasser de ces animaux. Le gouvernement néo-zélandais avait ensuite légalisé le processus pour mieux le contrôler.
Et récemment, vendredi dernier, le ministre des Industries a annoncé qu’une nouvelle souche du calicivirus (RHDV1-K5) serait introduite à l’automne prochain pour effectuer une nouvelle vague d’extermination. Un nouveau virus serait en effet nécessaire, car les lapins sauvages ont développé leur système immunitaire contre les précédents et peuvent aujourd’hui résister.
Problème pour les lapins domestiques
Les fermiers se réjouissent de l’annonce selon Newshub, un média néozélandais. Federated Farmers, une organisation rassemblant les fermiers de Nouvelle-Zélande a déclaré que cette nouvelle était un grand soulagement. « Le moment est critique dans certains domaines, si une autre année s’écoule sans que ce virus ne soit libéré, les dommages écologiques causés dans certaines propriétés seraient stupéfiants », a déclaré le porte-parole Andrew Simpson.
Mais d’un autre côté, l’opinion publique reste divisée. Car les propriétaires de lapins domestiques craignent que leurs lapins soient aussi atteints par ce nouveau virus. Un vaccin serait disponible pour prémunir les animaux domestiques, mais les organismes de défense des animaux n’en sont pas si sûrs. « Nous insistons fortement sur le fait que, à tout le moins, cette nouvelle souche de virus ne devrait pas être libérée en Nouvelle-Zélande tant qu’il n’y a pas de vaccin suffisamment prouvé pour protéger les lapins de compagnie », explique le Dr Arnja Dale, directrice scientifique de la SPCA, une organisation qui protège les animaux.
Mort douloureuse
De plus, la mort engendrée par ce nouveau virus serait lente. Les lapins meurent dans les deux jours après incubation. Le virus affecterait les organes et provoquerait ensuite de la fièvre, des crampes, des caillots dans le sang et des problèmes respiratoires. Selon la SPCA, ce ne sont pas des conditions humaines pour éradiquer ces lapins. « Notre organisation préconise l’utilisation de méthodes plus humaines dans les zones où le contrôle des lapins est nécessaire », explique encore le Dr Arnja Dale.