Votes sur l’accord via Facebook: les syndicats ont-ils vraiment tout fait pour éviter la grève des prisons?

Le ministre de la Justice, Koen Geens (CD&V), veut toujours croire en un accord avec les gardiens de prison. Mais il devient clair que les syndicats ne font rien pour faciliter cet accord. Ce qui est sûr: c’est que ce conflit s’approfondit encore et toujours, sur un ton de plus en plus ferme.

« Le ministre veut poursuivre le dialogue social. Mais il y a un écart entre les représentants des syndicats et leur base. Ils ont d’abord confirmé devant les caméras qu’un accord avait été conclu, mais ça n’a pas été suivi par la suite », a déclaré le porte-parole du ministre de la Justice Koen Geens (CD&V).

Le ministre veut encore trouver une solution le plus rapidement possible. Koen Geens ne veut pas entendre l’argument selon lequel l’intervention des militaires au sein des établissement pénitencier « devrait venir casser la grève ». « Les soldats viennent offrir un soutien à la police et à la direction. Ils sont prêts à travailler ensemble pour garantir le service minimum aux prisonniers », indique le porte-parole.

Le gouvernent et Koen Geens n’ont pas eu d’autres choix que de déployer l’armée. Après 12 jours de grève, certains prisonniers n’ont plus eu la possibilité de se laver ou d’effectuer leur promenade. « Cela est dangereux. Les gens ont tous des droits fondamentaux, même ceux qui sont privés de liberté », insiste un expert.

La frustration est profonde au sein des instances gouvernementales à propos du rôle des syndicats en Belgique francophone. « Est-ce que ces syndicats font de leur mieux pour convaincre leurs partisans», comme on se le demande au sein du gouvernement fédéral du premier ministre Charles Michel (MR). Les leaders francophones du syndicat socialiste CGSP, Michel Jacobs, et du syndicat chrétien CSC ,Laurence Clamar, ont tout deux donner leur parole mais ne l’ont pas tenue par la suite.

« Mais ont-ils fait des efforts concrets pour défendre cet accord? », cette question, ils doivent se la poser eux-même, eux qui ont récolté une partie de leur vote via des groupes Facebook fermés. Alors que ce sont dans ces groupes que l’on retrouve les gardiens aux positions les plus tranchées. On peut légitiment se demander si passer par Facebook est le meilleur moyen pour les informer?

Ce qui est encore plus douloureux, c’est que dans la partie néerlandophone du pays, les syndicats ont accepté l’accord. Maintenant la pression est clairement plus forte sur les institutions pénitentiaires francophones. L’atmosphère s’est manifestement détériorée. « Certaines personnes ont clairement été menacées alors qu’ils voulaient aller travailler. Un contexte pour le moins difficile. »

Autant de jobs, mais 1000 détenus de moins

Les gardiens de prison francophones demandent davantage de personnel, pour revenir au niveau de 2014. Au cours des dernières années, des emplois ont effectivement disparu, ce qui a augmenté la charge de travail. Cela correspond à presque 7.000 jobs équivalents temps-plein. Mais on doit aussi préciser que par rapport à 2014, on compte 1.000 détenus de moins dans les prisons: leur nombre est passé de 12.000 à 11.000. Geens veut par ailleurs créer plus d’emplois mais pas autant qu’en 2014.

Sur le salaire, les gardiens ne doivent pas se plaindre non plus. Requérant un diplôme de l’enseignement secondaire, ce job est certainement très intéressant pour des personnes peu qualifiées. Le salaire de départ est de 1390 euros net, complétés par certains avantages: pour le fait de pratiquer un travail dangereux et de nuit. Par exemple, avec 15 années de service, vous pouvez atteindre un salaire de 1.960 euros net.

Les problèmes du côté francophone sont plus persistants. Mais encore une fois, l’objectif de Koen Geens est de poursuivre les négociations. Même si le déploiement de troupes militaires dans les prison ne devrait pas favoriser une atmosphère plus détendue.

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