Voilà pourquoi la viande des poulets contaminés ne se retrouvera pas dans ton assiette

La crise alimentaire autour des œufs contaminés prend de l’ampleur. On peut même parler maintenant de crise européenne: les Allemands attendent d’ailleurs des explications de la part des autorités belges. Mais au-delà des œufs, doit-on s’inquiéter de la viande de poulet contaminée? Peut-on en trouver dans son assiette? Non et cela pour deux raisons.

Tu n’es pas censé ignorer que des millions d’œufs contaminés ont été enlevés du marché. Ce fut le cas aux Pays-Bas et en Allemagne ce week-end. La cause est à trouver dans une entreprise de nettoyage belge qui proposait un produit contenant du Fipronil. Un produit qui est dangereux pour la santé de l’homme si absorbé en trop grande quantité.

Heureusement pour la Belgique, « toutes les entreprises qui sont concernées par une potentielle contamination sont bloquées. On ne retrouve donc aucun œuf qui serait potentiellement contaminé sur le marché », nous rappelle le porte-parole de l’Afsca, Jean-Sébastien Walhin. Il faut ajouter aussi que tous les œufs qui sont en cours d’analyse chez nous n’ont révélé aucune concentration trop élevée en Firponil.

Mais qu’en est-il de la viande de poulet? Doit-on s’inquiéter d’en trouver dans notre assiette? Eh bien non, et ce pour deux raisons: la première est évoquée ci-dessus. La suivante découle du bon sens: les poules pondeuses ne sont pas destinées au marché de la viande, « car plus âgées, et plus petites », nous informe le porte-parole de l’Afsca. Aucun danger donc, tu peux te régaler avec un bon poulet-frites-compote.

« Le fipronil est utilisé comme traitement contre les acariens. Ceux-ci touchent les poules pondeuses, pas les poulets », rappelle également à la RTBF Anne-Marie Vangeenberghe, porte-parole du Boerenbond. Les poulets ne restent eux que 6 semaines en confinement, la rotation y étant plus courte. Les acariens n’ont donc pas le temps de proliférer.

Que vont devenir les poulets contaminés?

Le problème des œufs et des poulets contaminés se trouve surtout aux Pays-Bas. Mais que va devenir la volaille? Eh bien là encore il y a deux réponses à apporter: la première solution, radicale, est de tuer tous les poulets concernés. Ce sera le cas pour les poulets les plus âgés.

La seconde est plus « douce » mais sans garantie de résultats: elle consiste à faire muer les poules car l’agent toxique se trouverait principalement dans les graisses. Or en les privant de lumière, les poules perdent leur gras en plus de leur plumage. Les agriculteurs doivent donc plonger les poules dans le noir en attendant que le Fipronil soit évacué. La deuxième étape consiste à faire traiter le fumier par une entreprise spécialisée. Autant dire qu’il s’agit d’une bonne charge de travail supplémentaire.

Mais les agriculteurs devront sans doute passer par là pour éviter de tout perdre. Aux Pays-Bas, la crise alimentaire a déjà coûté « plusieurs millions d’euros » aux agriculteurs, note le syndicat des éleveurs de volaille néerlandais. 300.000 poules ont déjà été supprimées. En Allemagne, c’est un peu différent. Les éleveurs s’insurgent contre la chaîne Aldi qui a retiré tous les œufs du marché. Ils trouvent que ce geste de la chaîne de magasins discount est exagéré en rapport avec le nombre de cas concernés. De fait, seuls quatre élevages ont été contaminés. Là-bas, la perte sèche se chiffre à 4.000 euros en moyenne par fournisseur.

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