Voici comment le ministre Di Antonio aurait rapatrié 40.000 euros de subsides wallons dans son fief de Dour

Selon le Vif, le ministre de l’Environnement et du Bien être animal Carlo Di Antonio, bourgmestre empêché mais omnipotent de Dour, aurait accordé des subsides à une ASBL. Le hic, c’est que cette ASBL, qui sensibilise le grand public au bien-être animal a été fondée par la présidente du Tennis Club de Dour ainsi que deux collaboratrices proches du ministre.

Considéré comme un entrepreneur de génie (il est notamment à l’origine du festival de Dour), le bourgmestre empêché de Dour garde un œil avisé sur sa commune. S’il est passé des affaires aux affaires publiques, l’actuel ministre de l’Environnement wallon et du Bien-être animal dispose encore de beaucoup d’intérêts dans ses sociétés privées. Jusqu’ici pas de problème. On peut citer entre autres la Sensacion, la Sogevest, les Galeries, l’Entraide, Dour Locations et les Aulnes, et bien sûr Dour Music Festival.

À Dour, comme partout, il y a aussi un ensemble d’ASBL qui bénéficient de subsides de la Région wallonne. Mais une en particulier a retenu l’attention du Vif, dans son édition de ce jeudi. L’ASBL du Bien-être animal (BEA) a en effet reçu 17.130 euros en 2015 et 23.000 euros en 2016. Cette ASBL sensibilise le grand public à la cause animale en organisant des salons, des conférences et des actions ciblées.

Le problème, c’est que cette ASBL a été fondée en 2015 par Anaïs Leleux qui préside le tennis club « Le Belvédère » de Dour, ainsi que deux autres collaboratrices du ministre, Melissa Pistida et Émilie Lefebvre, toutes deux militantes cdH. Un « circuit court » que le ministre a tendance à privilégier. On peut citer par exemple l’ASBL Go Go Go, dont l’objectif est « la promotion de l’art et des musiques actuelles en Belgique et à l’étranger ». Cette dernière a reçu 1.500 euros du cabinet du ministre en 2016.

Passons le fait que le ministre était l’invité d’honneur des deux premières éditions du festival du Bien-être animal (SIBA), organisé en terre douroise, et que la page Facebook de ce festival loue régulièrement l’action du ministre. Mais quand on sait que ce festival s’est tenu sur la plaine de la machine à feu, soit le site du festival de musique dont Carlo Di Antonio est propriétaire, il y a plus qu’anguille sous roche.

Conflit d’intérêts?

Ici, le problème qui se pose c’est le conflit d’intérêts. Ou comment accorder des subsides en favorisant les ASBL de son fief plutôt qu’un autre, qui plus est, quand on connait personnellement leurs responsables et quand on est propriétaire du lieu où elles organisent des événements.

Au cabinet du ministre, on précise que les trois fondatrices ne sont pas rémunérées dans le cadre de cette ASBL et que le prochain festival (il n’a pas eu lieu en 2017) s’organisera dans une autre commune. Le Vif note toutefois qu’il n’est pas rare de voir des collaborateurs du ministre transvaser d’une association à une autre, d’une société privée de Carlo Di Antonio à une autre. Voire de s’entrecroiser.

Carlo Di Antonio, qui a été récemment épinglé pour l’achat d’une Tesla à 89.700 euros pour lequel il est remboursé chaque mois, se doit de tirer les choses au clair. Spécialement en ces temps de chasse aux sorcières. Le moindre doute sur un éventuel conflit d’intérêts peut s’avérer fatal.

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