Voici comment « Bella Ciao », le chant antifasciste, a réinvesti la politique

Des syndicalistes ont accueilli le ministre de l’Intérieur italien Matteo Salvini en entonnant le chant antifasciste « Bella Ciao ». Une action que l’on ne peut s’empêcher de mettre en lien avec la folie qui s’est emparée de la chanson après la sortie de la « Casa de Papel ».

Avant d’être reprise par, en vrac, Maître Gims, Vitaa, Slimane, Jean Roch et une foule de youtubers inspirés, « Bella Ciao » était un chant révolutionnaire qui a gagné sa pleine puissance en 1944, dans les mouvements italiens antifascistes.

Trois quarts de siècle plus tard, le chant revient en force et sert à nouveau des causes politiques. Mercredi 6 juin, des syndicalistes de la Confédération générale italienne (CGI) du travail l’ont entonné lors d’un trajet en bus en compagnie du chef de La Ligue Matteo Salvini.

Salvini et les antifa

Fraîchement nommé ministre de l’Intérieur italien, Salvini a basé quasiment l’entièreté de sa campagne sur un concept: le rejet des migrants. Un concept prisé par notre secrétaire d’État à l’Asile et aux Migrations Theo Francken (N-VA) mais plutôt rejeté par les mouvements de gauche, en particulier les antifascistes.

Le chant des syndicalistes a été accueilli avec une remarque acide de la part du ministre italien. « Un Maalox pour les compagnons de la CGI », a-t-il tweeté, sous-entendant que les militants avaient trop bu (le Maalox est un médicament pour traiter les maux d’estomac).

Influence des séries

On ne peut s’empêcher de voir dans l’action chantée de la CGI une influence de la série espagnole « La Casa de Papel« . Car, si le chant est ancré dans l’imaginaire révolutionnaire, il était progressivement tombé dans l’oubli depuis quelques années. La série de Netflix lui a redonné un coup de fouet qui n’y est sans doute pas pour rien dans l’action qui s’est déroulée des syndicalistes.

D’ailleurs, sans la Casa de Papel, cette action n’aurait intéressé personne. Une façon de mêler la culture pop à la politique qui rappelle la fois où Paulo Iglesias, le leader du mouvement espagnol Podemos, avait remis un DVD de Game of Thrones au roi Felipe. Façon de dire au dirigeant que le pouvoir change toujours de place. Dans la même veine, le chant des syndicalistes promet-il à Salvini le même sort que Mussolinni, c’est à dire une exécution dans un petit village?

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