« La voyageuse », c’est le nom du réseau qui va te permettre de voyager seule à moindre frais, hébergée par des femmes qui promettent sécurité et confort. Une bonne nouvelle dans un monde où certains confondent Couchsurfing et Tinder.
Voyager seule peut parfois s’avérer risqué. Outre le choix de la destination – car étonnamment, tous les pays du monde ne sont pas forcément agréables pour les personnes de genre féminin, le choix du logement, de préférence à moindres frais, peut décourager les baroudeuses solos en herbe. Quand certaines osent l’aventure couchsurfing, d’autres privilégient une auberge de jeunesse, ou encore Airbnb. Être une femme qui voyage seule, c’est souvent choisir une option un peu plus chère pour être sûre de se retrouver en sécurité.
Heureusement, certaines ont décidé de faire bouger les choses; c’est le cas de Christina Boixière, qui voyage en solo depuis maintenant dix-sept ans. Cette jeune entrepreneuse a décidé de lancer un réseau d’hébergeuses à destination des globetrotteuses: La Voyageuse.
Contact avec l’habitante et émancipation
Christina Boixière, d’origine taïwanaise, a trente-sept ans et considère que dormir chez l’habitant est la meilleure manière de découvrir une culture. Elle a donc choisi de créer son site, également pour permettre aux femmes de s’émanciper des à travers le voyage : « Faire en sorte que les femmes s’émancipent, c’est ça qui me motive, le voyage donne le goût de la liberté et de l’indépendance, on fait souvent de merveilleuses découvertes qui nous changent à jamais. »
Son système repose sur un contact fort avec les hébergeuses. Ainsi, pour avoir l’occasion de rencontrer l’une ou l’autre voyageuse et lui offrir un lit le temps de quelques nuits, il faut fournir une pièce d’identité, passer un entretien téléphonique et justifier ses motivations. Sur le site, la FAQ précise qu’il est bien sûr possible d’héberger, même si l’on vit avec un ou plusieurs hommes: la seule demande est d’être présente au moment de l’arrivée de la voyageuse. En tant qu’hébergeuse, « L’idée est qu’une femme voyageuse se sentira plus à l’aise en la présence d’une autre femme. »
Pour quel prix?
Voyager chez l’habitante a un coût : 119 euros pour un abonnement annuel qui donne accès au site, et qui permet de financer la vérification et la sécurité du site. Un prix qui pourrait, par le futur, être réduit pour celles qui sont à la fois voyageuses et hébergeuses: « Nous travaillons sur un programme de récompense pour nos hébergeuses. Plus vous hébergerez de voyageuses, plus vous gagnerez de points qui vous permettront de bénéficier d’une réduction de frais d’abonnement premium. »
Le site n’en est qu’à ses premiers pas, après une ouverture début avril qui a fait du bruit dans la communauté des voyageuses solitaires, qui ne cesse de franchir au fil du temps: d’après l’organisation mondiale du tourisme, elles seraient aujourd’hui 138 millions à franchir le pas de l’exploration indépendante.
Seulement disponible en France, mais prêt à conquérir le monde
En pratique, les logements proposés ne sont situés qu’en France, et beaucoup d’hébergeuses sont encore en attente de vérification. Le site devrait être disponible prochainement en anglais et en chinois, afin de toucher une communauté femmes qui rêvent de partir à Paris mais ont peur de la solitude et du manque de sécurité: « Beaucoup de femmes asiatiques renoncent à partir seules en vacances, car elles ont peur, alors que la France représente pour elles la destination rêvée », a-t-elle d’ailleurs déclaré.
Reste à savoir si le site aura suffisamment de succès que pour s’étendre au-delà des frontières françaises. Peut-être que d’autres initiatives vont être inspirées de cette étape dans l’accessibilité grandissante des femmes au voyage en solitaire.
On va peut-être enfin pouvoir ouvrir tous les verrous, toutes les frontières, avoir notre visa pour les beaux jours, notre passeport couleur de l’amour. Ouais, ça cite Céline Dion chez newsmonkey maintenant.