Les rayons cosmiques qui bombardent Mars constituent un obstacle à la colonisation humaine. Mais selon une nouvelle étude, on pourrait quand même y mener des missions de plusieurs années avant de risquer vraiment l’irradiation.
Les robots c’est bien beau, mais les échéances restent toujours ouvertes pour la première mission humaine en direction de Mars. La distance reste évidemment un problème difficile à surmonter – littéralement – mais le réel bémol est que nous nayons aucune certitude des effets qu’un séjour prolongé sur la planète rouge peut avoir sur l’organisme. Car Mars ne bénéficie pas de la protection qu’offre une atmosphère semblable à celle de la Terre, et sa surface est balayée par des radiations en tout genre.
Le danger : les rayons
Les radiations peuvent se classer en deux grandes catégories ; les particules solaires hautement chargées en énergie émises par notre étoile – Solar Energetic Particles (SEP) – et le rayonnement cosmique – Galactic Cosmic Rays (GCR) – soit le flux de noyaux atomiques et de particules de haute énergie qui circulent dans le milieu interstellaire. Ces rayons sont susceptibles de casser l’ADN, de causer des cancers et des malformations génétiques. Au niveau de la surface terrestre, ils ne sont guère dangereux : notre bien-aimée atmosphère bloque ce qui n’a pas été dévié par le champ électromagnétique terrestre. Mais sur Mars, ça serait une autre affaire, cette sœur de la Terre ne bénéficiant pas de filtres aussi efficaces.
Bonne nouvelle, toutefois : selon une étude publiée dans la revue Space Weather, des humains seraient susceptibles de passer un temps conséquent sur Mars avec l’équipement disponible actuellement, à condition de prévoir un planning serré. Ainsi, il serait préférable de faire coïncider l’arrivée des premiers humains sur la planète avec un pic de l’activité solaire. Cela peut paraître contre-productif, mais les particules solaires peuvent elle-même agir comme un bouclier contre les autres rayonnements spatiaux, qu’on connait moins, qu’on prévoit moins aisément, et qui peuvent s’avérer bien plus dangereux.
Une présence humaine viable
Notre niveau technique actuel nous permet de mettre au point des protections efficaces contre les radiations, tant pour un vaisseau que pour les combinaisons spatiales que devront porter les explorateurs. Ces protections ne doivent toutefois pas être trop épaisses, pour des raisons pratiques d’abord, mais ensuite et surtout pour qu’elles n’absorbent pas trop les radiations, au risque de devenir elles-mêmes dangereuses.
Selon les chercheurs, au niveau technique actuel et en choisissant une période où les rayons interstellaires frappent moins durement la planète rouge, des humains pourraient la fouler pendant 4 ans avant de courir un risque trop élevé d’irradiation. Une base de réflexion importante avant de concevoir un véritable voyage, selon le chargé de recherche Yuri Shprits: « Cette étude montre que, même si le rayonnement spatial impose des limites strictes quant au poids du vaisseau spatial et au moment du lancement, et qu’il présente des difficultés technologiques pour les missions humaines vers Mars, une telle mission est viable. »
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