À Bali, en Indonésie, l’entreprise Avani Eco produit des sacs biodégradables à base de manioc. Cette plante est naturelle et se dégrade presque instantanément dans l’eau. Tu peux donc boire ton sac après avoir fait tes courses. Dingue, non?
Le plastique est un véritable fléau. Tu le retrouves partout, dans la plupart des objets qui t’entourent, mais il se dégrade très difficilement. Rien qu’une bouteille en plastique mettrait environ 400 ans pour se dissoudre entièrement dans la nature. En plus d’être laid à voir dans la nature, cela pollue énormément. Kevin Kumala, un Indonésien de 32 ans, s’est lancé dans un business qui propose une alternative intéressante à cette matière.
Il a créé à Bali sa propre société, appelée Avani Eco (ce qui signifie Éco Terre en français). Elle fabrique toutes sortes de récipients biodégradables. Notamment, des pailles en papier, des boîtes à base de fibres de cannes à sucre et des sacs en manioc. Le manioc pourrait être très prometteur, plus que le papier ou le carton qui prennent tout de même plusieurs mois à se dégrader. Il s’agit d’une plante tropicale dont la racine, riche en glucide et gluten, permet de produire de la farine, entre autres.
Un sac qui… se boit!
Sur chacun des articles qu’il vend, est inscrit un message en lettres capitales: « JE NE SUIS PAS DU PLASTIQUE ». Non seulement le manioc ne génère aucun résidu toxique, puisqu’il est lui-même un produit issu de la nature. Mais en plus, il fond complètement dans l’eau en une minute à peine! Après avoir fait tes courses, tu peux donc déchirer ton sac en petits morceaux et le plonger dans un verre d’eau chaude. Tu obtiens alors une boisson verte que tu peux avaler. On ne sait pas vraiment si c’est bon, mais c’est comestible!
Pour Kumala, ces sacs en manioc pourraient « donner de l’espoir aux animaux marins », en n’étouffant pas les poissons qui en ingèrent. Selon lui, « toute l’Asie se noie dans un océan de pollution de plastique ». À Bali, la pollution des mers et des plages est un véritable problème. Ce ne sont pas seulement les eaux turquoises et le sable fin à perte de vue que tu retiens quand tu pars en voyage là-bas. Ce sont malheureusement aussi les montagnes de déchets en plastique qui s’échouent chaque jour sur les côtes. Et cela tue les animaux marins et augmente les risques d’inondations.
Chez nous, les sacs plastique commencent tout doucement à déserter les magasins. Ils sont d’ailleurs de plus en plus payants. Mais en Indonésie, les autorités ne font, pour l’instant, pas grand-chose pour diminuer l’usage du plastique. Le pays peine à gérer le ramassage et l’élimination de déchets, alors que l’utilisation du plastique ne cesse d’augmenter.
30 cents le sac
Ce sac est donc un cadeau pour l’environnement. Mais il y a tout de même un petit hic: son prix. Comme beaucoup de produits écologiques, les sacs en manioc sont plus chers que les sacs traditionnels en plastique. Avani Eco les vend à 4.000 roupies (environ 30 cents). Chaque jour, l’entreprise en fabrique environ trois tonnes pour des entreprises, des magasins et des hôtels à Bali. Mais si son commerce continue à rouler, tu pourrais peut-être un jour les acheter aussi en Belgique et à des prix peut-être moins élevés. Qui sait?