Un jeune Belge qui prenait de la drogue a été dénoncé sur Facebook, il s’est suicidé peu après

Un jeune Alostois de 22 ans s’est suicidé parce qu’il avait été dénoncé sur Facebook comme étant un consommateur de drogue. Des voisins ont trouvé sa carte bancaire ainsi que le reste de ses produits et ont posté le cliché sur le réseau social. A côté de la photo on pouvait lire: « si tu sniffes sur notre boîte aux lettres, fait attention à ne rien laisser. » Du coup, sa famille aurait pu tomber dessus, et le jeune homme ne pouvait pas vivre avec cette idée, a rapporté Het Laatste Nieuws.

Dans la nuit de dimanche à lundi, un jeune garçon a décidé de consommer de la drogue près de son domicile. Le souci, c’est qu’il a laissé sa carte de banque ainsi que tout son matos sur place. La photo du « butin » a été ensuite exposée sur Facebook par un couple, écrit Het Laatste News. Et le garçon a même été tagué sur la photo.

Bien-sûr, il y a eu un tas de commentaires en dessous du post. Des remarques quant à l’abus de drogue ont bien entendu été formulées, mais pas mal de personnes ont aussi fustigé le couple pour leur manque de respect de la vie privée. Parce que oui, le nom du garçon y figurait ainsi que le nom de sa banque. L’agitation a été si violente sur le réseau social que le couple a dû retirer le post au bout de trente minutes. Mais cela n’a malheureusement pas affecté la décision du jeune garçon. Il a décidé de mettre fin à ses jours et a été retrouvé mort un peu plus tard dans le centre d’Alost.

Pourquoi mettre ça en ligne?

Le couple qui a posté le cliché en ligne « n’avait pas prévu qu’un tel incident allait se produire. C’est la quinzième fois que nous retrouvons de la drogue dans notre cour, et on a des enfants qui courent ici. Avec ce post, on voulait surtout montrer que les gens se droguaient fréquemment par ici. »

Le spécialiste des réseaux sociaux, Ben Caudron, a parlé d’un acte de provocation et impulsif du couple. « Facebook nous incite à partager des choses. Le réseau social nous pousse à raconter les choses dont on est témoin ou par rapport à ce que nous faisons (…). Mais trop souvent, on ne pense pas à l’impact de ce qu’on écrit, montre ou partage. Ça serait bien que Facebook se munisse d’un message de prévention qui apparaîtrait avant chaque post, mais ça n’arrivera pas, parce que ce n’est pas bon d’un point de vue commercial. »

De la honte

L’experte en suicide de l’université de Gand, Gwendolyn Portsky pense qu’un suicide fait rarement suite à un incident isolé. « Dans plus de 90% des cas, il y a plusieurs problèmes sous-jacents, comme la dépression ou la toxicomanie. Les facteurs psychologiques, telle qu’une humiliation en ligne, jouent aussi un rôle. Alors qu’une personne saine pourrait rire de cette situation, une personne vulnérable peut avoir tellement honte qu’elle se sent prise au piège et finit par se suicider. »

Si vous avez une question sur le suicide, n’hésitez pas à contacter le numéro gratuit 0800/32.123 ou à consulter ce site web.

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