Légaliser le cannabis ou pas? C’est une question qui fait réfléchir de plus en plus de pays dans le monde. Pour ne pas parler de légalisation, parlons plutôt d’encadrement de la consommation. Georges-Louis Bouchez, un montois membre du MR, propose de tester un « Cannabis Social Club » dans la cité du Doudou. Une nouvelle proposition en contradiction avec la ligne de son parti mais qui semble attirer le soutien d’Elio Di Rupo, le big boss de Mons.
Si l’on devait choisir un seul qualificatif pour parler de Georges-Louis Bouchez, on utiliserait probablement « entreprenant ». Le Montois de 31 ans, membre du Mouvement Reformateur, est hyperactif dans sa région et surtout dans sa ville: Mons. Tellement hyperactif qu’il se met une bonne partie de son parti à dos. C’est simple, il se plait à proposer des mesures qui vont à l’encontre de la ligne de son parti.
L’ex-député wallon et échevin montois a par exemple proposé un projet d’allocation universelle, de dépassement de parti et maintenant…Un « Cannabis Social Club ». Alors en quoi ça consiste et surtout…À quoi cela va-t-il servir?
« La répression est un échec »
Bon c’est quoi un Cannabis Social Club? Un club où l’on peut fumer joint sur joint sans rien risquer? Non, c’est bien plus sérieux que ça! En gros, tu pourras acheter une plante de cannabis que tu donneras au club. Les employés du club s’en occuperont moyennant quelques billets pour les frais d’infrastructures et d’encadrement. Les clients auront la possibilité de rencontrer des psychologues et des assistants sociaux pour combattre leur addiction. Le système existe déjà à Anvers et ça marche du tonnerre!
Et donc, Georges-Louis Bouchez n’est qu’un drogué qui veut pouvoir fumer librement? Pas du tout. Il s’explique pour Le Soir: « Je ne suis pas Bob Marley, je ne bois pas d’alcool et je ne fume pas. L’idée, c’est d’avoir la maîtrise de la consommation de cannabis, éviter que les jeunes ne s’approvisionnent chez des truands et des organisations mafieuses, garantir la qualité du produit, ce qui est primordial en termes de santé publique. »
Selon lui, l’encadrement de la consommation est primordial car la répression ne résout absolument rien: « J’agis sur la base de contacts avec médecins et avocats, qui constatent que la répression est un échec, parce qu’on n’a pas les moyens de punir comme on le prétend, parce que cela ne fait pas baisser la consommation ».
Un soutien de poids: Elio Di Rupo
Si le MR n’est pas très très chaud pour concrétiser l’idée de Georges-Louis Bouchez, le jeune Montois peut compter sur un soutien de poids et plutôt inattendu: Elio Di Rupo. Inattendu car les relations entre les deux hommes ne sont pas vraiment au beau fixe.
Contacté par Le Soir, Elio Di Rupo a réagi favorablement au projet de son homologue libéral: « Je n’ai pas reçu de texte officiel, mais quoi qu’il en soit, je suis favorable à titre personnel à la création d’un Cannabis social club à Mons. Je veux opérer dans la transparence : je vais prendre langue avec le Procureur du roi, je verrai comment il réagit, et s’il peut s’abstenir de poursuites dès lors que l’on donnerait notre feu vert. J’analyserai tout cela le moment venu avec le Parquet. » Le bourgmestre de Mons respecte donc les propos qu’il avait tenu lors d’un meeting de Benoit Hamon. Il s’était en effet prononcé favorablement par rapport à « une régulation par l’Etat de la vente et la production de cannabis. »
Bon par contre, c’est loin d’être fait hein! Et Georges-Louis Bouchez devra encore convaincre son parti de le suivre dans cette aventure. Est-ce qu’il craint la réaction de son président Olivier Chastel? Non, comme il le dit lui-même: « Je prends un risque dans un parti étiqueté à droite, mais ne pas affronter les problèmes, ce n’est pas ma conception de la politique, alors j’avance. » Quand on te disait qu’il était entreprenant…