Un attentat « imminent » qui visait les élections présidentielles a été déjoué en France: voici tout ce qu’il faut savoir

À cinq jours du premier tour des élections présidentielles, les Français ont-ils échappé au pire? En effet, deux hommes, qui planifiaient un attentat « imminent », ont été arrêtés ce mardi matin à Marseille. Les forces de l’ordre les cherchaient depuis la semaine dernière et avaient déjà renforcé la sécurité sur les meetings de trois candidats à la présidentielle: Marine Le Pen, François Fillon et Emmanuel Macron.

Ce mardi matin, entre 10 et 11 heures, deux hommes ont été arrêtés à Marseille par la DGSI (la Direction générale de la sécurité intérieure) et le RAID. Selon le ministre de l’Intérieur Matthias Fekle, ils avaient « un projet d’attentat certain sur le sol français » et avaient l’intention de passer à l’acte « dans les tout prochains jours ».

Le procureur de Paris, François Molins, a tenu ce soir une conférence de presse pour confirmer et donner plus de détails. « Les deux hommes interpellés se préparaient à mener une action violente, de manière imminente sur le territoire français, sans qu’on puisse déterminer avec précision le jour, le ou les cibles visées », a-t-il expliqué.

Radicalisés et activement recherchés

Les deux hommes arrêtés s’appellent Clément B. (24 ans) et Mahiedine M. (30 ans). Ils sont de nationalité française, sont « fichés S » et étaient activement recherchés par les forces de l’ordre depuis la semaine dernière, a précisé Molins.

Entre 2013 et 2015, ils ont partagé la même cellule de prison. Mahiedine M. était coupable de trafic de stupéfiants et Clément B. de détention de faux documents administratifs. En décembre dernier, un drapeau de l’État islamique et de la documentation djihadiste sur un ordinateur ont été saisis chez Mahiedine à Roubaix. Le plus jeune, Clément B., a essayé à plusieurs reprises de partir en Syrie. « Ses proches avaient signalé en mars 2015 sa disparition inquiétante. Il avait des velléités de partir en Syrie et une pratique radicale de l’islam », a ajouté Molins. Il était également « en lien avec la mouvance djihadiste belge ». Le procureur de Paris a ainsi évoqué des contacts avec des personnes radicalisées à Verviers.

Un nombre impressionnant d’armes retrouvées

Suite à des perquisitions menées cette après-midi dans l’appartement que les deux hommes louaient dans le 3e arrondissement de Marseille, de très nombreuses armes ont été trouvées. Molins les a toutes citées à la conférence de presse, notamment: un fusil mitrailleur, un pistolet automatique, des armes de poing, un couteau de chasse, des chargeurs, des munitions, etc.

Les enquêteurs ont également mis la main sur des explosifs (équivalent à 3 kilos de TATP) en train de sécher dans un placard (dont un prêt à l’usage), des mèches, des seringues, de l’acétone, de l’eau oxygénée, de l’acide sulfurique, une grenade artisanale (équivalente à 250 grammes de TATP)… Mais aussi: des appareils photos, une caméra GoPro avec harnais, un MP3, six GSM et un ordinateur portable, très certainement pour enregistrer la scène de l’attaque.

Il y avait enfin un drapeau de Daech, un exemplaire du Coran, un masque de carnaval de type Anonymous, une perruque, un gilet tactique, un plan de Marseille et des photographies représentant des enfants morts dans des guerres.

Trois candidats à la présidentielle particulièrement à risques

Si les autorités françaises ne connaissent ni la cible exacte ni la date de l’attaque qui était planifiée, la sécurité a tout de même été renforcée autour des meetings de trois candidats aux élections présidentielles: Marine Le Pen, François Fillon et Emmanuel Macron.

En cause? Le 12 avril dernier, la DGSI a découvert une vidéo que Mahiedine M. s’apprêtait à diffuser sur internet. « Sur cette vidéo apparaît une table avec fusil mitrailleur de type Uzi, le drapeau noir de l’EI, des dizaines de munitions afin de décrire la loi du talion, ainsi qu’un journal avec la photo d’un candidat à la présidentielle », a encore précisé Molins à la conférence de presse.

Les photos des deux hommes arrêtés ont donc été distribuées dès la semaine dernière aux services de sécurité de François Fillon (parce que sa photo figurait dans la vidéo de Mahiedine M.), de Marine Le Pen (parce qu’elle tient un meeting demain au Dôme de Marseille) et d’Emmanuel Macron (parce qu’il est l’un des grands favoris du premier tour).

Plus de 50.000 policiers pour sécuriser le premier tour

Le parti des Républicains a confirmé avoir été averti vendredi dernier qu’un risque planait autour d’un meeting de François Fillon. « Les photos ont été communiquées à mon service de sécurité dès jeudi », a également indiqué Marine Le Pen. L’entourage du candidat centriste Emmanuel Macron a aussi confirmé avoir été mis en garde contre le risque d’attentat. Par contre, Manuel Bompard, le directeur de campagne de Jean-Luc Mélenchon, a de son côté indiqué qu’il n’avait pas été « personnellement » informé.

C’est le cinquième attentat déjoué en France depuis janvier 2017. Du coup, plus de 50.000 policiers, ainsi que des militaires, seront mobilisés pour assurer la sécurité de l’élection de dimanche prochain.

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