Un an après le « JeremstarGate », le blogueur sort un livre pour se blanchir mais des doutes demeurent

À peine remis de cette sombre affaire qu’est le « JeremstarGate », Jérémy Gisclon, de son vrai nom, revient sur le devant de la scène avec un nouveau bouquin « Jeremstar: La Vérité, toute la vérité ». Un livre dans lequel il revient sur cette affaire qui l’a fortement marqué et où il part en croisade contre le cyberharcèlement dont il se dit victime. Pourtant, un an après les faits, il ne semble pas encore lavé de tous soupçons. 

Il y a environ un an, le « JeremstarGate » explosait au grand jour sous l’impulsion du blogueur Aqababe. Jeremy Gisclon était alors accusé d’avoir participé à un réseau pédophile dans lequel Pascal Cardonna, son ami, connu sous le surnom « Babybel », était le principal suspect.

Vu la notoriété de Jeremstar, c’est surtout lui qui a subi la fronde des réseaux sociaux, accusé d’utiliser sa notoriété pour rameuter des petits jeunes à des soirées organisées par Pascal Cardonna. Ce vendredi, la star de Snapchat sort un nouveau livre dans lequel il veut laver son nom et sa réputation. Jeremstar: La Vérité rien que la vérité est également un livre où la starlette des réseaux sociaux part en croisade contre le cyberharcèlement qu’il subit depuis le début de ce scandale dans lequel il est impliqué malgré lui.

Fausses plaintes

Petit rappel des faits. En janvier 2018, Aqababe balance une vidéo pornographique de Jeremstar, jusque là « rien de grave », tout le monde fait ce qu’il veut. Mais dans la foulée, le blogueur dénicheur de scoops s’en prend à Pascal Cardonna en affirmant que ce dernier aurait eu des comportements sexuels illicites avec des mineurs. Ensuite, deux mineurs déposent des plaintes contre le quinquagénaire dans lesquelles ils affirment qu’ils ont été abusés sexuellement par « Babybel » et ce sous le regard complice de Jeremstar.

En fait, Jeremstar était accusé d’être un rabatteur. En d’autres termes, il aurait mis en contact Pascal Cardonna avec de jeunes garçons. Chose qu’il a toujours niée. Suite à ces plaintes, des témoignages sur les réseaux sociaux et des tweets un peu scabreux, le magazine Public lie Jeremstar avec un réseau pédophile. L’information est reprise dans tous les médias, le début de la fin pour Jeremstar.

Plus d’un an plus tard, l’affaire semble classée, mais ce n’est pas vraiment le cas. Jeremstar parait toutefois à l’abri, car les plaintes déposées comportaient des incohérences: un plaignant parle d’une soirée où Jeremstar était présent sauf qu’il a été prouvé que ce jour-là, Jeremy Gisclon était à l’étranger. Autre élément en faveur du Snapchatteur: il n’a jamais été entendu par la justice. « Il n’a même pas été ne serait-ce que convoqué en tant que témoin » rappelle son avocate. « On présentait les faits comme gravissimes, et mon client comme le principal témoin, au mieux comme un appât passif, au pire comme un complice piégeant sciemment les jeunes pour les faire tomber dans les griffes d’un pédophile. Mais il n’y a rien, c’est étonnant. »

Plainte retirée, fin des problèmes?

En février 2018, les deux plaintes contre Jeremstar ont été retirées, les plaignants expliquaient avoir été manipulés par des avocats pour monter au créneau. Tout le monde semble tiré d’affaire, les avocats de Pascal Cardonna expliquent d’ailleurs ne plus avoir de nouvelles de la procédure depuis mars 2018. « C’étaient des enfants qui voulaient faire le buzz. Ils se sont tous repentis en expliquant qu’on leur avait dit de le faire, ils nous ont écrit pour s’excuser », explique un avocat.

Mais l’affaire n’est pas tout à fait close pour autant. Eric Maurel, procureur de la République de Nîmes, explique au Monde que « certaines des enquêtes sont toujours en cours ». Il ne croit pas si bien dire car Aqababe n’a pas encore dit son dernier mot. Sur les réseaux sociaux, il assure avoir encore de la matière incriminant Jeremstar. Il a d’ailleurs repartagé récemment une vidéo dans laquelle le blogueur insinue qu’un de ses acolytes a un faible pour « les gamins ». Et dans des vidéos partagées sur Snapchat il tease même un « JeremstarGate 2 ».

Jeremstar contre-attaque

Contre toutes ces accusations, Jeremstar a déposé plainte et des procédures en diffamation sont actuellement en cours. La première vise le magazine Public tandis que l’autre concerne un des mineurs qui avait déposé plainte contre lui un an plus tôt. Enfin, Jeremy Gisclon a également porté plainte contre Aqababe pour injures, injures homophobes, harcèlement et atteinte à la vie privée. Si Aqababe regrette la forme, il ne regrette absolument pas le fond, à savoir les accusations contre la star de Snapchat. Et ce n’est pas tout, la guerre juridique va se poursuivre puisque Jeremstar compte déposer une nouvelle plainte contre Aqababe suite à de nouveaux tweets de ce dernier.

Et enfin, l’avocate de Jeremstar a annoncé qu’une plainte avait été déposée contre Pascal Cardonna qui s’est rendu coupable de harcèlement téléphonique au moment de l’éclatement de l’affaire. Par le biais de toutes ces plaintes, Jeremstar espère donc être blanchi. Son nouveau livre vise aussi ce même objectif, mais pas que. Très marqué par cette histoire, la starlette d’internet veut devenir le porte étendard de la lutte contre le cyberharcèlement dont il a été victime tout au long de l’année écoulée. Mais ce n’est pas gagné, car il suffit de taper Jeremstar sur Twitter pour comprendre qu’il ne fait pas l’unanimité.

Mea culpa

Aussi, ce nouveau livre est également un mea culpa de la part de Jeremstar. Après Le Parisien, il explique pour Métro qu’il est conscient d’avoir été rattrapé par le karma. Il explique qu’il a créé un monstre en multipliant les vidéos où des stars de télé-réalité balançaient des dossiers sur d’autres candidats, participant ainsi à un large réseau de harcèlement où tout le monde insulte tout le monde. « Je me suis rendu compte, après ce qu’il m’est arrivé, que j’avais participé à ce système de délation qui a fini par me broyer puisque je donnais la parole à des candidats qui s’insultaient et balançaient les uns sur les autres. Mea culpa, ce que je proposais aux jeunes c’était de la merde » avoue-t-il.

C’est pour cela qu’il veut se racheter en s’attaquant au cyberharcèlement. Il a d’ailleurs arrêté les fameuses « interviews baignoires » où des personnalités de télé-réalité venaient discuter avec Jeremstar. « Je ne peux pas me battre contre le harcèlement numérique et continuer à participer à un système dégueulasse en balançant des choses » conclut-il, toujours pour Métro. Maintenant, il a d’autres projets comme créer un site pour lutter contre le harcèlement en ligne.

« J’ai lancé cette plateforme pour pouvoir encadrer de manière plus facile les jeunes qui ne savent pas qui appeler et qui n’osent pas en parler. C’est une plateforme de discussion anonyme où ils vont pouvoir s’exprimer. Je publierai personnellement mes vidéos et chaque jour je prendrai également un moment pour répondre aux jeunes qui souffrent de harcèlement numérique ou scolaire » explique-t-il. Mais vu les derniers tweets d’Aqababe, on risque d’encore entendre parler du « JeremstarGate » qui a, finalement, influencé positivement la carrière de Jeremstar même s’il a perdu sa place dans Les Terriens du dimanche, l’émission de Thierry Ardisson. Mais pour l’instant, on ne peut pas vraiment dire qu’il soit complètement blanchi aux yeux du grand public, peut-être que son livre y parviendra.

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