Tu ne sais toujours pas pour quel parti voter? Il est peut-être temps de t’intéresser au Collectif Citoyen

Pendant que les partis traditionnels squattent les plateaux télé, un collectif de citoyens travaille dans l’ombre pour mettre en place une offre politique différente. Ils en ont marre des pratiques politiciennes, mais veulent changer le système de l’intérieur. Et pourquoi pas choper le vote des indécis.

Le Collectif Citoyen prend racine lors des élections communales. Des listes citoyennes parviennent à décrocher quelques mandats à l’échelon local. Mais dans la perspective des élections régionales et fédérales, ces citoyens décident de joindre leurs forces. Le Collectif Citoyen est né: après la récolte (difficile) de signatures, 180 candidats figurent maintenant sur les listes en vue du scrutin du 26 mai.

« Notre volonté était de ne pas aller chercher des professionnels de la politique, mais des gens de terrain, avec une expérience précise dans un domaine particulier », nous explique Stéphane Michiels qui a joint le collectif avec son mouvement Belvox. Avec l’ancien parti citoyen Oxygène et d’autres listes citoyennes, ils vont tenter de se faire une place au soleil, non sans difficulté.

Faire changer les pratiques de l’intérieur

La stratégie est simple: « Nous voulons être un cheval de Troie au sein des institutions. Notre initiative devait s’inscrire au niveau local, avant de conquérir les parlements régionaux et fédéral. » Avec un objectif assez précis: « L’idéal serait d’arriver à 5 députés, pour y former un groupe politique et peser sur les décisions ». En déposant des textes, mais aussi en tentant d’influencer les partis eux-mêmes pour qu’ils changent leurs pratiques.

Mais quels sont les grands thèmes défendus par le Collectif? « Nous ne sommes ni de gauche ni de droite, un clivage dépassé. Pour nous, il y a de bonnes idées chez tout le monde. Mais nous voulons pousser les partis à adopter un certain code de conduite, à être plus transparents, dans une logique de concertation. »

Dans cette lutte pour la bonne gouvernance, le Collectif Citoyen ne s’en cache pas et voit en Ecolo un allié de circonstance: « Ce sont les plus avancés sur ces questions », constate Stéphane Michiels. Et ailleurs? « Pour discuter avec des membres de chaque parti, beaucoup sont intéressés par notre manière de voir les choses, mais ils sont muselés au sein de leur parti, la particratie règne toujours en maître en Belgique », déplore le citoyen engagé..

Manque de visibilité

Reste à se faire connaître par le plus grand nombre. « Ça n’est pas simple. À titre personnel dans le Brabant wallon, j’ai distribué 25.000 flyers avec l’aide de 15 personnes. Au bout de deux mois de campagne, s’il y a une personne sur dix qui nous connait, c’est déjà beaucoup ». La faute aussi à une sous-représentation dans les médias. Le Collectif a d’ailleurs porté plainte contre RTL-TVI qui ne leur a pas accordé une seule minute d’antenne. « La RTBF est plus favorable, notamment en radio où j’ai été reçu par Bertrand Henne et Arnaud Ruyssen, mais ça reste très compliqué de se faire entendre. »

En cause, le règlement des chaînes de TV et du CSA. « Si les principaux médias de ce secteur s’engagent à faire connaître les plus petites initiatives, il n’y a aucune obligation autre que celle d’inviter les partis politiques qui disposent déjà de députés au sein des assemblées ». Si on ajoute cet élément à la contrainte du seuil électoral, on comprend très vite que la voie est souvent bouchée pour les nouveaux arrivants. Pourtant, ces élections seront cruciales et pourraient signer l’arrêt de mort du Collectif. Eh oui, après le 26 mai, nous ne voterons plus pendant 5 ans, « ça peut vite ressembler à une longue traversée du désert », s’inquiète Stéphane Michiels.

Le reste est entre tes mains.

Stéphane Michiels
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