Alors que le patron de la CIA s’est rendu en Corée du Nord la semaine dernière – chose encore impensable il y a quelques mois – c’est au tour de Donald Trump himself d’aller faire un petit coucou à Kim Jong-un. Les choses se précisent au niveau du lieu, du timing et de l’objet des négociations.
Longtemps moqué pour ses sorties diplomatiques, Donald Trump serait-il en train de désamorcer la crise nord-coréenne? Tout porte à le croire. Ce qui pourrait être une rencontre historique est en train de prendre forme.
Mike Pompeo, directeur de la CIA, a jeté les bases de cette rencontre qui devrait intervenir « dans les prochaines semaines » selon le président américain. Le but: « Dénucléariser la péninsule nord-coréenne », a déclaré le président depuis la Floride qui espère que cette réunion sera « un grand succès ».
Historique
Ce sera de toute façon une rencontre historique, car jamais un président américain n’a rencontré un dirigeant nord-coréen. Seule une rencontre avait failli avoir lieu en 2000 entre Bill Clinton et le père de Kim, Kim Jong-il. On pense aussi à Jimmy Carter (93) qui s’était rendu dans la péninsule en 1994, de son propre chef, mais il n’était alors plus président. Il a encore effectué deux passages en 2010 et 2011 pour y libérer un otage américain et a dernièrement proposé ses services pour une médiation.
De son côté, Kim Jong-un n’a jamais rencontré de dirigeant occidental.

Accompagné en conférence de presse par le Premier ministre japonais, Trump se réjouit de cette rencontre: « Nous n’avons jamais été dans une situation si favorable avec ce régime, que ce soit avec le grand-père, le père ou le fils. » Mais le milliardaire prévient: « Si la réunion n’est pas fructueuse, je quitterai les négociations. Mais peu importe ce qu’on fait, quelque chose va arriver. »
Y compris l’espoir de libérer trois otages américains, toujours enfermés dans les prisons nord-coréennes. Le président américain a aussi promis à Shinzo Abe de négocier la libération des nombreux prisonniers japonais.
Panmunjom
Selon Donal Trump encore, le président chinois Xi Jinping aurait eu « un grand impact » sur la situation en Corée du Nord, après l’échec de la diplomatie olympique. Le Premier ministre japonais prévient toutefois que cette rencontre au plus au niveau ne doit pas servir de prétexte pour baisser la pression sur la péninsule.
Cette rencontre n’aura pas lieu aux États-Unis, le président l’a déjà rappelé. Cinq destinations sont pour l’heure envisagées: Panmunjom, village situé dans la Zone démilitarisée qui divise la péninsule, récoltant pour l’heure la faveur des pronostiques.
Tout devrait en tout cas se décanter avant le mois de juin. Une sacrée perf’ du président américain, il faut aussi pouvoir le dire.
