Trop c’est trop: les tunnels bruxellois ont été fermés plus de 200 fois l’an dernier

Les tunnels bruxellois: un véritable cauchemar pour les navetteurs de la capitale. Leur fermeture engrange souvent le chaos sur les routes. Parfois pour un simple incident technique, mais aussi à cause des usagers. Ils ont été fermés à plus de 200 reprises l’année passée, et tout indique qu’on repart sur les mêmes bases pour 2017.

Hier encore, la fermeture du tunnel Léopold II dans les deux sens a créé une véritable apocalypse sur les routes de la capitale, comme elle en a la triste habitude. « Quatre heures et demie sur la route, pour 34 km de trajet, ce n’est pas normal », témoigne un navetteur qui a l’air de garder son calme devant la caméra de BX1. Pour d’autres, la situation est vraiment « dramatique ». Les gens perdent leur temps sur le macadam bruxellois, tu en a déjà fait l’expérience.

Le problème ici faisait suite à des travaux d’entretien durant la nuit pour réparer le système de ventilation. Les travaux se sont prolongés suite à un soupçon d’incendie et à de nombreux incidents techniques. Avec les conséquences que l’on connait.

Plus de 200 fermetures en 2015, 2016 et sans doute 2017

Sur toute l’année 2016, Bruxelles Mobilité (BM), l’administration en charge du trafic à Bruxelles, a recensé 1170 incidents, rapporte l’Echo. « En moyenne, il faut estimer que deux incidents techniques sur 10 entrainent une fermeture de tunnel », explique Camille Thiry la porte-parole de BM. Après un rapide calcul, cela représente donc plus de 200 fermetures (209).

On pourrait croire que l’année 2016 a été exceptionnelle suite à la crise des tunnels début janvier (fermetures successives du tunnel Leopold II et du tunnel Stéphanie), mais ce n’est pas le cas. En 2015 déjà, BM a recensé 221 fermetures de tunnels et tout porte à croire que 2017 connaitra la même trajectoire.

Il y a déjà eu 630 incidents dans les tunnels au cours des six premiers mois. Cela fait 3,5 par jour. La plupart des incidents sont liés à des pannes et à des accidents de voiture, mais BM a énuméré aussi 20 incidents techniques et 12 suspicions d’incendie. Et on ne parle même pas ici des travaux réguliers d’entretien.

Selon l’administration cette hausse des incidents par rapport à la période 2011-2014 (900 à 950 incidents/an), résulte d’un changement des normes de détection, plus sévères. La détection des problèmes est plus efficace qu’avant.

Mobilité

Mais on ne peut s’empêcher de penser que nos tunnels vieillissent également et que le souci est avant tout économique. C’est une question de gros sous: Bruxelles ne veut plus supporter tout le poids de la rénovation des tunnels alors que beaucoup d’usagers de la route, du nord comme du sud du pays, les empreintent.

L’année dernière, Ben Weyts (N-VA) le ministre flamand de la Mobilité a fait savoir que l’exécutif flamand ne débourserait pas un euro pour la rénovation des tunnels, la région bruxelloise ayant déjà été refinancée durant la sixième réforme de l’État. Ce sera donc à la Région bruxelloise de couvrir ces frais qui représentent 50 à 60 millions par an.

Aucune amélioration ne pointe pour l’instant le bout de son nez. Au-delà des tunnels, c’est toute la mobilité qui est à revoir pour notre capitale. Une capitale qui était en 2016 la 8e ville la plus embouteillée d’Europe.

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